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Critique de PaulPetit


Jean-Christophe Notin, dans son ouvrage "Maréchal Juin" (2015) à propos du livre de Julie le Gac : « Il n'est qu'à en juger par la dernière étude universitaire sur le corps expéditionnaire français en Italie (Julie le Gac, Vaincre sans gloire, op. cit.). Dans le chapitre « Libérateurs ou conquérants », l'auteur, qui a pourtant accumulé jusque-là avec délectation (et efficacité) les références d'archives, ne résiste pas subitement à des affirmations totalement subjectives du genre : « les soldats européens commettent également des viols, en nombre assurément plus élevé que ne le laissent entrevoir les condamnations des tribunaux militaires » (p. 444) ou encore : « s'il ne peut être démontré qu'une carte blanche généralisée fut accordée » (p. 467). le paroxysme est atteint page 447 où la doctorante cède à la tentation de la sentence au doigt mouillé : « en considérant le phénomène de sous-déclaration, mais aussi les effectifs du CEF - et en particulier des goums - et leur concentration temporelle, nous suggérons une estimation de 3 000 à 5 000 viols ». Alors qu'elles sont dûment décortiquées dans les 500 autres pages, les archives n'ont donc soudain plus aucune valeur, qui ont enregistré 360 cas jugés par la justice militaire française. le nombre est très certainement sous-estimé, mais le décupler ainsi relève d'une fantaisie que les premiers concernés, les anciens du CEF, par la force de l'âge, ne sont plus guère en mesure de contester. Ils auraient pu expliquer que pareille orgie aurait signifié que pratiquement chaque soldat engagé au front (car c'est d'eux dont il s'agit vu les zones et les périodes incriminées) se serait livré à au moins un viol... C'est tout bonnement inconcevable de la part d'individus éreintés par des journées d'un combat dont le XXIe siècle ne peut plus comprendre la violence, sous la conduite d'officiers qui auraient été voués à ne plus avoir aucune autorité sur eux s'ils les avaient laissés ainsi épancher leurs pulsions les plus basses — voire même incités, comme le laisse entendre cette étude de la manière la plus regrettable. Mais il est vrai que inl'auteur, dans la droite lignée de la plupart des « historiens » français qui ne jurent que par les archives (sauf en la circonstance, donc !), n'en a quasiment rencontré aucun... » (Jean-Christophe Notin, "Maréchal Juin", 2015)
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