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Critique de Perlaa


Perlaa
18 décembre 2018
Comment engranger un maximum de profits lorsqu'on est investisseur privé, milliardaire de préférence ? La réponse est simple : transférer de l'argent des entreprises publiques vers des comptes privés et au passage probablement dissimuler des opérations de corruption. C'est ce que nous démontrent 2 journalistes d'investigation Catherine le Gall, journaliste financière et Denis Robert, déclencheur de l'Affaire Clearstream, à travers 3 récentes affaires juteuses menées par Albert Frère et Paul Desmarais, milliardaires belge et canadien aujourd'hui décédés.
Comment faire acheter la chaîne de hamburgers sur le déclin Quick 750 millions d'euros par la Caisse des dépôts et consignations censée gérer des fonds de retraités et d'épargnants français alors que le prix de vente affiché peu avant était de 300 millions d'euros, ou bien comment vendre une raffinerie de pétrole vétuste de 42 millions de dollars au géant brésilien nationalisé Petrobras plus de 1,18 milliard de dollars éclaboussant au passage la classe politique brésilienne? Plus fort encore, comment vendre des mines d'uranium inexploitables en Afrique plafonnant en 2006 à 471 millions d'euros dollars quelque 2,5 milliards de dollars en 2007 à Areva plombant ainsi durablement l'entreprise publique française ?
Ces chiffres donnent le tournis, les sommes acquittées le seront in fine par le contribuable des pays concernés et les milliardaires monteront allègrement dans l'échelle du classement Forbes.
Les dérives intolérables du capitalisme financier ne créent pas de richesses si ce n'est pas pour ces milliardaires et mettent les entreprises publiques et les états eux-mêmes en difficulté.
Le mode opératoire dans ces 3 cas nb présente des similitudes certaines et nos 2 journalistes vont tenter avec ténacité de mettre à jour les savants montages financiers.
L'essai aborde également la fusion GDF-Suez et la récente affaire des ciments Lafarge où ces milliardaires ont plus ou moins clairement été impliqués dans le plus grand secret, règle d'or indispensable pour mener à bien ces opérations.
Sur le plan formel l'essai n'obéit pas à un plan très rigoureux, le cheminement des enquêtes se superposant amène à des redites nombreuses ...La pensée dichotomique des auteurs opposant systématiquement les salariés sous payés aux magnats se gobergeant n'est pas non plus des plus subtiles, même si c'est une réalité.
Je m'interroge également sur le parti pris des auteurs de parler d'eux à la 3eme personne : le journaliste, la journaliste, il, elle...? Mise à distance? Ce n'est pas très heureux mais l'essentiel n'est pas là. On dévore un thriller financier aux multiples volets bien plus passionnant que bien des thrillers fictifs. Et là on est dans la vraie vie et la justice très souvent botte en touche. Étrange. Glaçant.
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