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Critique de Henri-l-oiseleur


Ayant vu et écouté l'auteur dans le "Journal de l'histoire", sur la chaîne du même nom, j'ai acheté son livre et je l'ai lu, non sans me rendre compte qu'ici et là, il avait été mal jugé par tous ceux qui crient à l'extrême-droite chaque fois qu'un penseur s'avise de penser. Le Goff est un modéré, et son livre, ses propos, son étude de la culture contemporaine, ne font pas de lui un "mécontemporain" à la Finkielkraut ou un imprécateur comme Philippe Muray. Il analyse et observe posément les changements radicaux qui affectent l'homme contemporain, dès sa naissance : enfant produit par "du désir d'enfant", éducation, consommation culturelle, façon de travailler, de "faire la fête" et spiritualité. Ses analyses soulignent la césure de civilisation qu'ont représenté Mai 68 et ses suites : 68 n'est pas moins que la création d'un homme nouveau, ambition de toutes les révolutions, comme le romancier Michel Houellebecq l'avait bien vu. Cet homme nouveau se trouve pris dans un système politique démocratique dont le bon fonctionnement repose a priori sur la présence et l'action de citoyens lucides et responsables - espèce éteinte -, pas sur des enfants attardés, jouisseurs et obsédés de leurs propres droits et des devoirs des autres envers eux. C'est pourquoi le propos entier du livre est éminemment politique, et il est porté par une espérance en l'avenir : l'auteur n'espère pas une restauration de la civilisation ancienne, mais une reconstruction du lien démocratique, malgré les obstacles. C'est donc un livre optimiste.
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