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Critique de ODP31


ODP31
08 décembre 2019
Non, Mondo Reverso n'est pas le nom de la dernière capsule Nespresso. Si tel était le cas, il faudrait ajouter un peu de bourbon dans le kawa car il s'agit d'un western transgenre mitonné par des auteurs de Fluide glacial.
Le Goefflec et Bertail imaginent un Far west où les hommes sont cantonnés à des rôles de potiches, attifés comme Laura Ingalls, chargés de du repos de la guerrière et de l'élevage de la descendance. Idem chez les peaux rouges où Bison Futé et Taureau pas très malin attendent le retour de la guerrière dans le tipi, en squaws couillus mais dociles.
Dans cette dimension, les femmes mènent la danse, non pas à leur manière, mais comme des hommes. Les auteurs usent de tous les clichés du western dans une approche plus satirique qu'inclusive. Les cowgirls crachent, flinguent, jurent, tuent et fréquentent les hommes de joie dans les bordels. Elles sont sheriffes, chasseuses de prime, barwoman, pasteures, tricheuses de poker, croqueuses de morts et dirigent le monde.
C'est violent comme du Peckinpah, usuel comme du Leone et drôle comme… du Fluide Glacial. Amoureux de l'humour distingué, allez garer votre canasson dans un autre saloon.
A l'image des superbes couvertures des tomes de la série, le coup de crayon est d'une grande qualité. J'aurai aimé plus de couleurs mais ce beige poussiéreux sied aux paysages de l'Arizona brûlés par le soleil et à l'atmosphère virile de l'histoire.
Le scénario n'a pas grand à chose à voir avec les classiques du genre, difficile d'imaginer Clint Eastwood ou John Wayne dans le rôle de Lindberg, homme au foyer en cavale qui accompagne Cornelia, une desperadette, à la recherche d'un philtre qui permet de changer de sexe. Les deux héros se travestissent, elle en homme, lui en femme (vous suivez ?) et tombent amoureux. Chevauchée plus fantasque que fantastique, Charge de la brigade… des moeurs, horde sauvageonne, John Ford n'aurait pas su où placer sa caméra. Dans cette BD polissonne, elle se fige souvent sous le ceinturon. On n'est pas dans un Lucky Luke. le bronzage est souvent intégral.
Le propos n'est pas moralisateur mais loin d'être innocent. Une démonstration par l'absurde réussie et drôle dont je conseille la lecture ainsi que celle du second tome ( «La Bonne, la brute et la truande ») qui achève de détourner le genre, les genres.
Pour un public au cuir bien tanné et averti.
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