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Critique de Bigmammy


Maurice Leblanc (1864 – 1941), romancier qui n'a pas - encore - connu le succès, publie à partir de 1905, dans la revue créée par Pierre Lafitte « Je sais tout », une série de nouvelles dont le héros aujourd'hui universellement connu est censé concurrencer le mythique personnage omniscient créé par Sir Arthur Conan Doyle.
Ainsi naît Arsène Lupin, gentilhomme cambrioleur, qui a pour références le Dupin d'Edgar Poe et le Lecoq de Gaboriau. Dans ce recueil de belle facture, illustré des gravures d'époque, qui les réédite dans l'ordre chronologique entre 1905 et 1913, j'ai le bonheur de lire ces aventures depuis le début …
Arsène Lupin est en tous points séduisant : il se transforme à volonté, apparaît et disparaît dans des tunnels secrets dévoilés par des mécanismes aussi ingénieux qu'invisibles, se ménage d'innombrables planques situées dans des immeubles haussmanniens équipés de parquets-moulures-cheminées, vient narguer ouvertement et avec bonhommie ceux qui se lencent à ses trousses, communique par messages cryptés, pratique tous les sports, fait montre d'une haute éducation quand bien même on apprend, dans l'épisode « le collier de la reine » qu'il fut le fils d'une veuve morte prématurément …
Sa marque de fabrique : il ne tue jamais. S'il y a crime, ce n'est pas de son fait. Et puis, il adore et est adoré des jolies femmes. Il les protège, mais aussi les manipule, sauve leur honneur, leur restitue les diamants volés …
Insaisissable car aussitôt capturé, Arsène Lupin s'évanouit non sans laisser un message pour narguer le pauvre inspecteur Ganimard, prévient ses futures victimes avant son passage, ayant à son service une équipe de gaillards parfaitement dévoués, mais que l'on ne voit jamais.
Tout Lupin est présent dès le premier épisode : le décor est un transatlantique, en première classe naturellement. Quiproquos, énigmes, complicité, séduction … Arsène Lupin ne peut s'empêcher de flamboyer, il a le triomphe immodeste. Surtout lorsqu'il se retrouve confronté à un expert de l'investigation comme Herlock Sholmès … L'anagramme ne trompe personne et il semble que Conan Doyle n'ait pas du tout apprécié la mise en situation pas très avantageuse de son héros récurrent …
Mais dans "L'Aiguille creuse" (publié à partir de novembre 1907) apparaît un très jeune rival déterminé à déjouer ses intrigues : Isidore Beautrelet, élève de rhétorique au lycée Jeanson de Sailly, un surdoué qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Joseph Rouletablille (qui apparaît en 1908 dans l'oeuvre de Gaston Leroux) ou à un héros de série américaine comme "Numbers" en la personne du professeur Charles Eppes ...
C'est une lecture délicieusement divertissante, pas du tout démodée, virevoltante, un style enlevé, des descriptions réalistes pleines de saveur … Je me régale de ces courtes aventures où Arsène Lupin joue le plus beau rôle ...Merveilleux retour aux sources des séries policières !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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