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Critique de Lali


Il y a le rouge, mais il y a aussi des rouges. Des rouges de toutes les couleurs. Comme le prouve Jean-François Leblanc avec son premier recueil justement intitulé Rouges, qui dépose ici et là ses couleurs comme le ferait un peintre voulant mettre de l'avant un détail qui passerait inaperçu autrement. Des rouges pas toujours explicites, mais qui sont bien là, dans la mort ou dans la passion, figures dominantes de ce recueil aux textes courts et révélateurs de la douleur de vivre.

« Rien n'est deviné
écrire ton prénom
danser
dire ce qu'il me faut traverser
la haine
l'arrogance la mort
ces doigts de ma peur
de vivre. »

En quelques lignes surgissent des images, dans lesquelles le sang domine sans qu'il soit inscrit nommément à même les vers. Mais il est là. On ne peut douter de son effet même si on n'en connaît pas la cause. Il enveloppe les mots, leur donne leur rouge.

« Si tu veux je t'offre celui qui réclame le
vertige foudroyant que tu portes »,
écrit plus loin Jean-François Leblanc. Et l'image du rouge destructeur surgit. Plus forte que tout.
Comme elle l'est aussi dans ces vers, alors que le rouge s'éteint :

« Je cherche notre droit de passage sorte
d'offrande indiscutable consignée par les
photographies décolorées. »

D'une image à l'autre, d'un rouge à l'autre, nous apprivoisons l'univers du poète. Ou nous croyons le faire. Sans en avoir l'assurance. Et cela n'est pas important puisque la réponse est ailleurs, dans la perception du lecteur, dans ce qui le touche et qui n'est peut-être pas écrit. La poésie suggère.

Ou, comme l'affiche l'auteur, en guise de dernier poème :
« La poésie est un coeur qui existe à l'épicentre du monde. »

Rouge, il va sans dire.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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