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Critique de kuroineko


L'ouvrage Netsukimono, le Japon côté nature est issu d'une exposition qui s'est déroulée du 1er mai au 25 septembre 2005 dans le Musée de la Céramique et de l'Ivoire de la ville de Commercy (Meuse).

L'exposition tourne autour d'objets japonais sculptés dans l'ivoire, le bois, le métal ou peint à la manière des célèbres estampes.
Les pièces datent du XVIème au XIXème siècle et proviennent en grande partie des fonds propres au Musée, héritées du Dr Guillaume Boyer, voyageur et collectionneur qui lègua ses collections à la ville à sa mort en 1911, sous condition de créer un musée (chose faite en 1997). S'y ajoutent des éléments provenant du Musée Barrois de Bar le Duc, du Musée d'Histoire et d'Archéologie de l'Orléanais d'Orléans, du Musée des Beaux-arts de Chartres, du Musée des Arts asiatiques-Guimet de Paris ainsi que de deux collections privées.

François Gonse, docteur en histoire de l'art et spécialiste de l'art japonais, a rédigé ce bel ouvrage qui sert également de catalogue à l'exposition. le terme Netsukimono provient de la contraction de netsuke et d'okimono. le vêtement traditionnel nippon ne contient pas de poche; ainsi transportait-on boîte à pharmacie, étui à pipe ou à ustensiles de calligraphie, etc, attachés à l'obi (ceinture) par des cordonnets de soie dont le netsuke, petite pièce sculptée en diverses matières, servait de butoir.
Quant aux okimono, il s'agit également de sculptures, à destination ornementale ou cultuelle, de taille un peu plus grande.
La collection présente également des tsubas, qui sont la garde métallique, ou plus rarement en ivoire, placée entre la poignée et la lame du sabre. Ce sont ici de splendides ouvrages sculptés en creux ou en relief, rehaussés d'or ou d'argent.
Enfin quelques estampes parachèvent la nature des oeuvres exposées.

Le sous-titre du livre précise "Le Japon côté nature". C'est le thème qui parcourt l'ensemble. Les Japonais sont très attachés à la Nature, notamment car les kamis (divinités) du culte originel nippon, le shintô, y vivent. Bouddhisme et taoïsme, postérieurs, s'attachent également aux éléments naturels dans leur iconographie. de surcroît, le Japon de cette époque dite d'Edo (1603-1868) est principalement rural, d'où la place importante des représentations animalières, végétales ou des divinités agricoles.

L'ouvrage est un véritable régal pour les yeux et pour l'esprit. On y apprend beaucoup sur les mentalités de l'époque, sur la symbolique des animaux (longévité pour la tortue ou la grue, chance et félicité pour les chauves-souris, bonne fortune pour le rat, etc) et sur les techniques artistiques mises en oeuvre. Les pièces présentées offrent une gamme de toute beauté où l'on peut admirer la finesse exquise des sculptures ivoirines ou de bois, parfois sur des netsuke mesurant moins de 5 cm et recelant pourtant de nombreux détails. Les artistes saisissent les animaux dans des postures très naturelles criantes de vraisemblance.

Outre le bestiaire réel existe nombre d'animaux fantastiques, au premier rang desquels vient le dragon, symbole de puissance et souvent représenté aux côtés de divinités bouddhiques ou shintô. Il y a aussi les kappas, les tengus, les tanuki, les démons onis, toutes créatures que les amateurs de mangas et japanimations fantastique connaissent parfaitement.

Je n'étais pas encore en Meuse en 2005 et regrette de n'avoir pu visiter cette exposition exceptionnelle. Mais il me reste la possibilité d'aller contempler la majorité des oeuvres présentées aux musées de Commercy et de Bar le Duc, ce précieux guide à la main.
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