Citations sur Les chroniques de Balthazar, tome 1 : Peste soit des .. (22)
... La sorcellerie n'était pas une science exacte, et les charlatans étaient légion !
Et pourtant, il aimait la sorcellerie, il l'adorait à la manière d'un gosse face à des pétards. Dès que l'occasion se présentait, il ne manquait pas de sortir ses échantillons de magie portative...
Et si la légendaire thèse lutine proclamant que tout lutin est foncièrement mauvais, était basée sur une vision erronée de ce peuple par nous, humains, peu enclins à faire à des êtres dont l'apparence nous renvoie aux pires cauchemars de notre enfance. Dès lors, si nous les considérons si mal, ne serait-il pas logique qu'ils s'opposent à nous, nous détestent à leur tour et matérialisent nos pires craintes ?
La thèse lutine ne serait donc bâtie qu'autour d'une malencontreuse incompréhension mutuelle...
Il tomba nez à nez avec une main peinte en blanc sur le fer... Une main dont l'index était le seul doigt tendu.
Tarik sourit. Pas d'autres indices que cette mauvaise blague... Il remit le boulet à sa place, en douceur.
La plupart des Cités Libres autorisaient le port d'armes, et très peu de gens prenaient le risque de sortir désarmés. La violence, tout le monde la détestait, tout le monde la craignait, mais au bout du compte, tout le monde l'entretenait !
Il venait à peine de commencer cette aventure que son navire était détruit et qu'il avait égaré Pic. Tu parles d'un chasseur de primes ! Un clown, plutôt... Un clown triste qui commençait à avoir les foies ! Une seule vérité : il fallait prendre la tangente, se faire discret, partir loin de la Peste... Et l'Esoposé, ce continent exotique, l'attirait désormais comme un aimant.
Vous avez tué un de vos cuisiniers, Mr Beaumort. Et si je n'avais pas plongé, vous m'auriez tué également.
_ Ouups !
Les oreilles du lutin frémirent. Ce n'était pas bon lorsqu'elles frémissaient, se dit Tarik tout en se redressant. Beaumort retira son cigare de sa bouche de joker enragé. Il souffla cette maudite fumée rose et bleue au visage de son second. Pauvre petit chéri à sa maman. J'ai tué un cuistot ? Et alors ? J'en ai encore cinq ! ...
Et à ce point là, ce n'est plus un mouchard, c'est un putain d'enfoiré de mégaphone !
_ Mais vous m'y avez obligé, je n'avais pas le choix ! tenta-t-il de se défendre.
On a toujours le choix, mon ami...
_ Mais ces fonds étaient pour la Peste Lutine !
_ Oui, mais c'est toi qui l'as fait, tout seul, comme un grand garçon responsable, mon petit secrétaire tout mignon, tout plein...
_ Je n'avais pas le choix, vous le savez très bien ! C'étaient ça, ou ces maudites photographies de moi et de ce gigolo allaient être envoyées à mon épouse.
_ Tu vois ; à ce moment-là, t'aurais pu choisir de faire ton coming-out. T'aurais été libéré de tes obligations envers la Peste Lutine... Et même de celles envers ton épouse !
N'hésitez jamais, mes fils, à réfléchir à ce que vous faites, n'hésitez jamais à vous remettre en cause et à franchir les lignes... Et si vous décidez de ne pas les franchir, faites-le en votre âme et conscience... N'ayez pas la bêtise, comme moi, d'accumuler tant et tant de choix imposés par autrui, au point de ne plus vous reconnaître, de ne plus supporter votre propre regard dans un miroir... Au point d'ignorer ce que vous seriez devenu... Et d'aller jusqu'à fuir votre regard et vous détester corps et âme... Fuir ou mourir...
Extrait du journal de Louis Balthazar.
Ici tout était sens dessus dessous. Ici tout était d'une grande valeur. L'on ne parlait pas d'une quelconque valeur sentimentale ; les lutins ne connaissaient pas ce genre de valeur. Ici tout valait cher, très cher... L'argent était maître.