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Critique de saigneurdeguerre


Journal « Résistances de Bray » :
« Une source anonyme vient de nous communiquer une information purement incroyable : Louis Balthazar, petit chasseur de primes, aurait déclaré la guerre à La Peste Lutine, cette organisation criminelle qui sévit partout sur le Vieux Continent, qui corrompt, qui broie, qui rackette, qui vole, qui enlève, qui tue en toute impunité. Le vaillant petit chasseur aurait liquidé plusieurs hommes du tout-puissant lutin, Léopold Beaumort. Ce dernier ne dort plus tranquille depuis qu'une de ses ‘protégées', Abélia, témoin gênant du sordide meurtre du père Avlo, lui aurait échappé. Les autorités offrent une prime pour qui la conduira à témoigner afin de faire tomber le crapuleux lutin Léopold, de la très mafieuse famille des Beaumort, maudit soit leur nom à jamais ! D'après nos sources, cette jeune fille aurait réussi à subtiliser le Cocrane, propriété ultra-moderne du lutin abhorré qui aurait lancé ses hommes à ses trousses, dirigés par un de ses cruels sbires, un certain Tarik. »

Journal « Les Échos de Bray » :
« Alors que sévit une campagne de diffamation à l'encontre de son Excellence, Monsieur Léopold Beaumort, celui-ci continue d'investir des fortunes dans la ville de Bray. Mais le mérite-t-elle vraiment quand on voit la chasse aux sorcières à laquelle se livrent les autorités (du moins une partie d'entre elles) ? Les jaloux ne digèrent pas qu'un lutin puisse faire fortune grâce à ses multiples talents et un travail assidu. Les jaloux ne supportent pas que, malgré sa petite taille, l'Auguste Léopold Beaumort, dernier enfant d'une famille remarquable, riche en talents divers et variés, se soit élevé plus haut qu'eux. Les jaloux se doivent de l'accuser de tout et de rien. Dernière accusation en date, le soi-disant meurtre du père Avlo, bien connu pour ses penchants de débauché pour les cuisses légères qui l'amenaient à fréquenter des bordels, osons le mot car la vérité se doit d'être nue et non travestie.
Ces jaloux se sont inventé un héros en la personne d'un jeune chasseur de primes, connu pour ses penchants pour le rhum et les drogues, un dénommé Lou Balthazar. Les commères rapportent qu'il aurait affronté et vaincu des hommes liés à sa Seigneurie, Léopold Beaumort, lors d'une rixe dans un café… Sans nul doute une bagarre entre poivrots que le petit dégénéré (il est toujours accompagné d'une espèce de crapaud monstrueux et d'un machin sorti d'on ne sait où) s'est plu à raconter entre deux crises d'éthylisme. Sa Splendeur, Monsieur Léopold Beaumort, rétablira la vérité par tous les moyens dont il dispose. Nul doute que ce petit prétentieux éthylique, ce dégénéré de Louis Balthazar aura à rendre des comptes pour les stupidités qui sont les siennes. »


Critique :

Mais que voilà un ouvrage hors normes ! C'est de l'imaginaire, c'est sûr, mais où le classer ? Dans quel genre placeriez-vous « Alice au Pays des Merveilles » croisé avec « le Bon, la Brute et le Truand » ?
Ici, il y a du merveilleux, il y a de la mécanique à l'ancienne confrontée à de la très haute technologie, de l'action, un côté « western » comme l'a dit Azaël Jhélil, du sang, de l'humour noir, de la magie, un côté polar aussi...
Un livre où se croisent des humains, des lutins, des démons (les peuples qui vivent sous la terre) et des chérubins (les peuples du dessus) mêlés à des amas de technologies diverses et variées, un côté « steampunk » mais aussi des armes du troisième millénaire, sans oublier la magie… Un livre pareil ne manquera pas de déplaire à plus d'un qui se sentira complètement perdu dans cet univers improbable, tout droit sorti de l'imaginaire foisonnant d'un Guillaume Leduc qui ne s'est rien refusé. D'autres lecteurs, plus ouverts à l'improbable, à l'impossible, au mélange des genres, seront séduits par cette création, par cette transgression des genres littéraires, par ce foisonnement créatif. Imaginez un Bubel, compagnon de notre héros Balthazar, sorte de batracien au corps pouvant se déformer à souhait de façon élastique, dont le crâne s'ouvre pour laisser sortir une antenne lui permettant de communiquer « par ondes radios »… Si ! Si ! C'est possible ! Tout peut arriver dans l'univers cruel, sale et déjanté de « Peste soit des Lutins »…

La langue de Guillaume Leduc est raffinée et fort bien tournée, un peu façon 19e siècle, probablement pour coller au contexte de ses personnages qui ont un côté far west avec des chasseurs de primes vêtus comme dans les westerns spaghettis des années 60-70… du moins est-ce ainsi que je perçois un Balthazar… Par contre, envoyez le « Belmondo » ou l'«Alain Delon » du film « Borsalino » et des gangsters des années 30 lorsqu'il s'agit de visualiser un Alonso, dit le « Borsalino Blanc ». Quant au lutin Beaumort, ma foi, imaginez cette petite chose à la cruauté innommable comme il vous plaira…

Après la lecture de cet ouvrage, je ne sais pas trop quoi en penser tellement j'ai été dérouté, au point que je vais me comporter comme un Salomon et couperai la poire en deux (c'est moins cruel qu'un bébé, sauf pour la poire, notez que ce rusé Salomon n'a pas tranché dans le vif du bébé, la vraie mère ayant préféré crier qu'elle renonçait à son enfant plutôt que de se retrouver avec une moitié de bébé sous forme de steak haché).

Suis-je pleinement satisfait de cette lecture ? Oui… Enfin… Non… Mon côté cartésien, je ne suis pas poète, je l'avoue, même si j'adore la fantasy et la science-fiction, a été soumis à rude épreuve (mais j'ai survécu, inutile d'appeler le SAMU). Il faudrait revenir sur cet ouvrage dans quelques mois, voire dans une ou plusieurs années pour se prononcer à nouveau, tant il est hors des sentiers battus.

Une fois de plus, je me réjouis d'avoir lu un très bon livre publié sans maison d'édition, sur Amazon, par quelqu'un qui est allé jusqu'au bout de son rêve en le mettant par écrit et en l'offrant à tout qui a envie de passer un bon moment de détente dans un monde imaginaire rendu crédible par le talent de son auteur.
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