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Critique de LiliGalipette


La caravane achève sa marche forcée dans les montagnes. Après un mois éprouvant, l'équipe MSF arrive à Zaragandara et installe son hôpital dans une maison ouverte aux quatre vents. Les malades ne tardent pas à affluer : les chirurgiens traitent les victimes de la guerre et les accidents domestiques. Leur autre mission est de former des Afghans sur place : une fois que l'équipe de Médecins Sans Frontières sera repartie, les locaux devront se soigner seuls.

En dépit de la rudesse de la mission et des piètres conditions de vie, l'équipe reste soudée. « Tu connais l'expression “Avec eux, j'irais au bout du monde”. Ben on y est. Chacun d'entre nous est en situation de faire des choses pour lesquelles il n'est pas formé. On est tous voués, à un moment ou à un autre, à endosser une grosse responsabilité. C'est ça qui nous soude. » (p. 46) Cette entente réussie dépend surtout de Juliette, chef de la mission MSF. La jeune femme fait sensation auprès des Afghans avec ses pantalons et son aplomb. « Moi, j'ai cette chance de pouvoir aller partout. En tant que chef de mission, je peux aller chez les hommes et en tant que femme, je peux aller chez les femmes. Et j'aime mieux te dire que nos rapports sont tout ce qu'il y a de naturel et de spontané. » (p. 65) Pour autant, Juliette reste humble et respectueuse des traditions et des pudeurs afghanes. Son regard éclairé est débarrassé des clichés occidentaux.

Le photographe peut désormais cadrer ses photos. Sur les planches contact, on remarque des photos marquées au rouge, celles qu'il garde et celles qu'il rejette. Ce choix s'est opéré après son retour en France, quand il a pu développer les films. Au-delà de la mission photographique, Didier découvre un pays. « En dépit de la rudesse du voyage, mais aussi grâce à elle, je suis déjà très amoureux de l'Afghanistan, très attaché. » (p. 19) Didier photographie les opérations et les blessés. Sur ses clichés apparaît une misère courageuse, profondément bouleversante. Au terme de ce second volume, il décide de rentrer seul, sans la caravane de MSF : découvrir le pays en solitaire, voilà ce qui lui manque pour faire sa propre expérience de l'Afghanistan.
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