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Critique de Erik_


Erik_
03 septembre 2020
C'est une bd qui raconte l'expérience réelle d'un homme qui a abandonné sa vie citadine composée de réunions de bureau pour aller vivre au contact d'une des tributs les plus primitives d'Afrique à savoir les Himbas (peuple bantou établi au nord de la Namibie). Il est vrai que sa société a coulé suite à de mauvaises affaires. Il en profite également pour se séparer d'une épouse assez vénale. Bref, les conditions étaient réunies pour un nouveau départ loin de toute cette agitation du monde capitaliste. Sa quête est de retrouver les vraies valeurs proches de la nature.

Le voilà plongé alors en Namibie, un pays indépendant seulement depuis 1990 qui a été gouverné de fait par l'Afrique du Sud depuis la fin de la Première Guerre Mondiale et qui a par conséquent connu l'apartheid. Curieusement, on apprendra que la minorité était mieux respectée durant cette période pourtant difficile que de nos jours où elle est chassée de ses terres par le gouvernement car elle ne connait pas la notion de titre de propriété. Ils vivent principalement de leur bétail et habitent dans des campements disséminés dans tout le Kaokoland avec leurs troupeaux de vaches et de chèvres.

Comme dit, c'est une tribu qui vit minoritairement dans un pays : 10000 individus sur une population de 2 millions de personnes. L'ethnie majoritaire a un mode de vie à l'occidentale avec une capitale composée de gratte-ciels géants. Cela tranche singulièrement avec ce village composé de huttes où la moitié des enfants dorment nus à l'extérieur. Une sorte de peinture végétale en rouge appliquée sur le corps leur permet de vivre en harmonie avec les éléments. La Namibie est l'un des pays les plus arides et les moins peuplés du monde.

J'ai beaucoup de respect pour ces gens simples qui se regroupent pour survivre dans le dénuement le plus total. C'est difficile de penser que des gens souffrent encore de la faim surtout dans un des pays africains les plus riches de ce continent. Là encore, on observera que ces populations ne fuient pas pour aller dans un quelconque eldorado loin de leurs racines. C'est tout à fait appréciable car ils essayent de construire quelque chose avec ce qu'ils ont. Himba signifie mendiant ce qui n'est guère flatteur mais ils sont fiers de leur identité et de leur culture.

Pour moi, la lecture de cette bd a été enrichissante dans la mesure où elle nous fait découvrir une autre culture tout à fait respectable et qui possède ses propres codes. Il faut sans doute protéger cette culture, ce mode de vie et ces traditions contre les méfaits d'une modernité qui leur serait imposé. L'épisode avec les touristes montrent toutes les limites. Bref, une oeuvre ethnologique qu'il faut découvrir pour peu qu'on aime ce genre de documentaire ou d'expérience d'ouverture sur le monde.
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