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Critique de latina


latina
11 septembre 2018
« Ces enfants adoptés, les parents les ont depuis un an et demi. Ils commencent à marcher et à parler. On ne peut pas aller simplement comme ça les leur enlever pour les foutre dans un orphelinat. Ce sont des enfants, pas des ballots de cocaïne qu'on met sous séquestre dans un placard ! Dans quel pays vivons-nous, pour que des choses pareilles soient possibles ? »

Eh bien, en Italie, plus précisément à Venise.
Le commissaire Brunetti doit trouver la réponse à cela : pourquoi, tôt le matin, des carabiniers ont-ils pénétré de force dans les maisons des quelques personnes ayant adopté illégalement des enfants un ou deux ans auparavant ? Il s'occupe plus précisément d'un pédiatre car celui-ci a été agressé physiquement en voulant défendre son bébé et s'en est sorti de justesse.

Manque de collaboration entre les carabiniers et la police, usage de faux en écriture, dossiers médicaux qui s'égarent de façon opportune, pharmaciens véreux ou plutôt trop vertueux (cela revient souvent au même, du moins en ce qui concerne les conséquences), le tout dans ces calles, ces piazzas qui s'emmêlent aux canaux, entre la « questure » (le commissariat) et l'hôpital : ceci forme un roman policier plein de doutes et de silences, de regards en l'air, directs, fuyants...
J'ai adoré cette ambiance particulière où la vie familiale est intimement liée à la vie sociale, où tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, est répandu de manière insidieuse dans la ville.

Le commissaire Brunetti est un as de la conduite en société et en famille, il ne peut donc que mener à bien son enquête et même compatir ou se révolter face à tous ceux qu'il est obligé de rencontrer, de questionner.
Mais le commissaire exerce aussi sa profession de manière intègre, donc lorsqu'il lui a fallu répondre à son associé, voici ce qu'il lui a dit :
« La loi est un monstre sans coeur, ce qui veut dire que si l'on permet à ces gens de garder les enfants on établit un précédent ; que n'importe qui pourra acheter un bébé ou s'en procurer un de n'importe quelle manière, à n'importe quelle fin ; que tout cela sera parfaitement légal ».

Quand le monstre sans coeur qu'est la loi rencontre ces hommes que sont les policiers, tout simplement, ils doivent apprendre à faire bon ménage...et c'est ça qui m'a vraiment passionnée.
Je recommande ce « cantique des innocents » à tous ceux qui captent les non-dits et les faux-semblants et qui en tirent leur propre vérité.
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