Dur silence de la neige

Le sanglier, est-il réel ou est-ce la conscience de Mazé, cet étrange chasseur qui surgit dans un village de montagne où l'on n'a jamais (ou à peine) vu de sanglier ? La question se pose, d'autant que la vie de Mazé, avant son arrivée dans les altitudes est pour le moins violente... Fuit-il ? Cherche t-il à expier des fautes ? Il est taiseux, le lecteur ne peut faire que des conjectures.
C'est un roman assez contemplatif, assez lent. Il permet de saisir aussi ce que peut une forme de stress post-traumatique : Mazé ne se referme pas sur lui (ou à peine), ne devient pas violent avec ses contemporains (même s'il répond à une attaque physique. La seule, les autres ont compris qu'ils n'auront pas le dessus). Ce répit montagnard lu permet de faire une grande introspection, sur ses années dans l'armée et ses actes : la chasse aux protestants (nous sommes en pleine dragonnades)
D'où la question du statut du sanglier : existe t-il ou est-ce une personnification de sa violence ? Cette question n'est pas nécessairement tranchée à la fin...