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Critique de Enroute
A la fin du XVIème siècle, entre 1580 et 1595, tandis que les guerres de religion disloquent le lien social, se constitue un corpus de textes littéraires fragmentés. L'humour le dispute à l'érudition, le divertissement à la morale, l'unité à la diversité, le discours au récit, si bien que l'apparence première de ces textes est une transgression généralisée : des propos et des genres. Comment aborder, plus de quatre siècles plus tard, ces textes étranges que nous trouvons plus difficiles à lire qu'amusants, trahissant en cela l'éloignement dans lequel nous nous tenons d'une réalité de laquelle on devait se sentir infiniment plus proche autrefois pour en rire au travers de ces lignes ardues ? C'est ce que ce recueil présente avec beaucoup de subtilité. Il amène une autre question : notre époque moderne ne serait-elle pas en train de voir elle aussi une transgression des genres artistiques sous la pression de la dislocation du lien social, non sous l'effet des guerres de religion, mais, peut-être, des nouvelles technologies ?
