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Critique de Billie72


Provence, été 1955. Cela fait 10 ans que Gabrielle Magne est murée dans le silence. Façon pour elle d'expier sa faute ultime : elle a refusé une version maquillée de la vérité, et voulu lever des secrets.
Le silence se délie au fil de ce récit poignant à la première personne qui prend la forme d'une enquête. Retour sur les événements de ce tragique été 45, quand Gabrielle, après 6 ans d'absence de la ferme familiale, entreprend de dénouer des écheveaux de non-dits et de mensonges, entourant notamment la mort suspecte d'une famille de voisins.
Elle-même a subi les terreurs de l'exode et les bombardements, le déchirement d'assister, impuissante, à la mort d'inconnus et d'êtres chers.
Elle retrouve un paysage immuable : terre aride, poussière et cailloux, à l'image de sa mère, « la » mère, au coeur sec et au rictus mauvais. Et pourtant, en 6 ans, beaucoup de choses ont changé. Son frère Jean, blessé à la fin de la guerre, a perdu l'usage de la parole et est devenu un assisté, tandis que leur jeune soeur Louise s'est métamorphosée en une ravissante et frivole jeune femme.
Autour de Gabrielle, les personnages secondaires sont eux-mêmes au coeur du drame, ou plutôt des drames qui se sont joués en cette noire période de conflit, qui a vu les plus bas instincts de chacun ressortir et la vilenie prendre le pas sur la raison.
Le récit, très habilement construit, embarque le lecteur sur de fausses pistes. Tout comme Gabrielle, et comme dans un excellent roman noir, on ne découvre la vérité qu'à la toute fin.
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