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Critique de vincentf


Avouons-le d'emblée : l'intelligence de Lordon nous paralyse. L'homme a réponse à tout, du moins est-ce ainsi que nous le lisons, sans oser discuter ses thèses, de peur de les déformer. Quelles sont-elles, ces thèses ? Tout repose sur Spinoza et sur sa théorie des affects comme mouvements : nos passions et donc nos actions sont mues par des structures qui nous échappent – structure économiques, politiques, mentales mêmes – et nos désirs sont déterminés par ces affects, recherche du bonheur, peur du malheur, etc. Bref, la liberté n'est qu'un leurre, et l'individu croit vouloir quand en fait il est forcé par la société à désirer ceci ou cela. le pouvoir serait alors – si j'ai bien compris – le fait de parvenir à faire croire aux hommes qu'il est le pouvoir. Rien de transcendant dans le pouvoir, puis qu'un pouvoir n'a d'autorité que si ceux sur qui il s'exerce admettent cette autorité et s'y soumettent – volontairement ? peut-être pas, structurellement peut-être – tout en ignorant – l'enjeu de ce livre serait de nous faire sortir de cette ignorance – qu'ils ne font qu'obéir, alors qu'ils croient n'être motivé que par leurs propres désirs. La réussite du néolibéralisme – son miracle ou/et son arnaque – c'est d'être parvenu à s'accaparer les désirs des salariés, qui ne travaillent plus simplement pour éviter le pire – la pauvreté, le déclassement social, la faim – mais qui travaillent par envie de s'épanouir dans des activités qui, si on les regarde sans oeillères, n'ont rien d'épanouissement. Bref, on se fait avoir, nous dit Lordon, en le simplifiant à l'extrême, faute de se sentir – quel affect nous pousse à éprouver ceci ? – capable de saisir toutes les nuances d'une pensée complexe.
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