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Critique de DragonLyre


C'est l'histoire de François Valent, un vieil homme qui, chaque jour, brave les affres de son grand âge et défie la mort... peut-être avec trop d'application, d'ailleurs... On le sent las et détaché de tout, torturé par un sombre passé dont même sa famille ignore les détails.

de l'autre côté, nous rencontrons Antoine, son petit-fils. Un jeune homme perdu au milieu de ses parents divorcés, qui néglige ses études et se replie sur lui-même. Son univers est régi par les jeux-vidéo en ligne et Facebook. Il est cyber-addict et éprouve de grandes difficultés dans le domaine relationnel.

Il ne voit que très rarement son grand-père en dehors des grandes fêtes familiales traditionnelles. Et pourtant, sur un coup de tête, François vient le chercher à la sortie du lycée et l'emmène séance tenante sur les routes de France, de Paris à Villefranche-de-Rouergue. Cet ancien journaliste ressent le besoin impérieux de se réconcilier avec sa ville d'origine et semble convaincu qu'en l'accompagnant, son petit-fils saura trouver la réponse à ses propres questions existentielles. Mais le dialogue est tout sauf aisé... Entre un vieil homme traînant derrière lui les horreurs de nombreuses guerres et un garçon pas encore tout à fait adulte qui ne jure que par les dernières technologies, le fossé séparant ces générations n'est pas près d'être comblé...

La plume de Sophie Loubière est très riche et dépeint à merveille les maux des personnages âgées tout comme les angoisses des jeunes d'aujourd'hui. Elle nous informe d'une tragédie survenue en Aveyron, trop souvent tue après la guerre. Une tragédie qui a rongé ses habitants les uns après les autres. Elle nous parle de trahison et de remords, d'amour et de conflits. Entre deux chapitres sur les routes de France, elle nous relate la vie de François Valent et les fantômes qui le hantent.

La fin est d'une tristesse insondable, mais porte pourtant en elle une solide lueur d'espoir. Comme Antoine, j'ai souvent eu du mal à comprendre où François venait en venir. J'ai compati pour l'un comme pour l'autre, tout en ayant envie de les pousser de l'avant, de leur crier que la vie, ce n'était pas que ça ! Je pensais entrevoir la fin avant d'y arriver, et j'ai vite constaté que j'avais faux sur toute la ligne. Avec une histoire a priori assez classique, Sophie Loubière est parvenue à me surprendre et la chute est d'une parfaite justesse. Les personnages inventés, avec leurs douleurs et leur passé, ont l'air aussi tangibles que les faits historiques qu'elle nous rapporte.

Voici une citation qui apparaît deux fois dans ce roman et qui résume à merveille cette expérience :

« le malheur, c'est comme une brassée de fleurs qui te tombe dessus. Tu peux choisir d'en faire une couronne mortuaire ou bien un bouquet qui fleurira la table d'un banquet pour le mariage de tes petits-enfants. »
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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