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Critique de sultanne


- Psychanalytique : Un jeune garçon enlève à la figure paternelle une figure maternelle idéalisée, afin de nourrir avec elle un amour platonique ; amour qui ne peut durer plus de trois ans, âge où le petit enfant, déjà, prend conscience de sa propre identité et où, pour affirmer celle-ci, il doit se détacher physiquement des figures parentales. Trois ans au bout desquels, les deux fugitifs reviennent d'eux-mêmes au bercail, dominé par cette figure paternelle qui ne sait se placer ni du côté des bons ni du côté des gentils. La figure maternelle ne s'en trouve nullement entachée ; moyennant quoi, le jeune garçon se doit de s'éloigner un temps au moins, du nid conjugal, afin de voler de ses propres ailes.

- Historique : Cette légende ne nous étant parvenue que par bribes,elle permet d'obtenir des informations précieuses concernant les habitudes chevaleresques et seigneuriales médiévales. En effet, n'y apprend-on pas, par exemple, à quel point le chevalier est redevable devant sont seigneur, à quel point ce dernier, tout puissant, il est vrai sur ses terres, n'en subissait pas moins les pressions alentours. Nous constatons également que la lecture reste encore réservée à une élite et que, même les seigneurs en sont privés. Enfin, nous constatons également que la période médiévale est la période charnière durant laquelle la chrétienneté s'affirme en France au peuple complet.

- Mysogine : Ce Béroul fut une femme, c'est une évidence ! Pareils machination, suspicion et détournement n'ont pu être imaginés que par une pauvre femelle égarée du troupeau. Voyez avec quelle brio elle se tire des situations les plus scabreuses, perdurant à se coucher dans la fange, seul être capable d'autant de félonie et de tromperie, incapable de respecter les serments et les promesses faites devant dieu !

- Littéraire : Tous les ingrédients médiévaux sont ici enchevêtrés, assurant à cette version de Béroul, un succés qui ne sera jamais démenti : de l'amour, pas si courtois que ça…, de l'action (joutes, enlèvements et meurtres), du rire (l'épisode des méchants s'embourbant avec les chevaux), de la morale (les méchants sont punis et les gentils, après avoir subi bien des épreuves, peuvent vivre enfin en paix)… on sent ici les prémices de la vraie littérature, qui trouve ses sources dans un moyen-êge fantastique
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