Run Billie

Billie, ou Adèle, a disparu. A 1h de l'entrée de son groupe sur scène, au Bataclan.
C'est partie pour une quête, celle d'une jeune fille aux identités multiples. Au point peut-être de ne plus très bien savoir qui elle est (mais tout en étant capable de cloisonner toute sa vie). A chacun, elle offre une parcelle, à personne elle ne dit qui elle est. C'est peut-être ce que nous devrions être tous : irréductible à une seule facette. Au delà de la cachoterie et des souffrances que cela peut être pour les proches lorsqu'ils s'en rendent compte, il s'agit d'être pleinement quelqu'un, de complexe, de riche et d'insaisissable. C'est aussi le signe d'un mal être chez Adèle, mal-être dont elle ne parle qu'à une seule personne, son ami d'enfance, son amoureux, son mari. Qu'elle fuit comme elle fuit la vie étriquée de sa banlieue, sa langue unique et sa gloire naissante.
Un bon roman où l'absente est bien plus présente que ceux qu'elle a laissé, abandonné. Qui la découvrent petit à petit et tentent de vivre avec cette absence-présence. Eux aussi sont fragilisés dans leur identité, au moins dans une partie d'elle ; certains rebondissent, d'autres sombrent. Chacun se révèle plus fragile qu'il ne le pensait ou le faisait croire.
Un roman sur l'identité, la double culture et la volonté de vivre libre.