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Critique de clude_stas


Offerte par la Société des Amis du Louvre, en 1901, cette tapisserie bruxelloise n'avait jamais été le sujet d'une étude particulière et approfondie. Voilà un oubli largement réparé par cette petite monographie de la collection Solo consacrée à certains artefacts conservés au Louvre.
Tout commence par une description minutieuse de la scène du Jugement dernier, bien dans la tradition flamande. Elisabeth Antoine met également bien en évidence les caractéristiques propres à cette tapisserie. Puis elle le remet dans le contexte de la tenture dont elle est l'élément final, tout en évoquant les autres versions, conservées ailleurs. Elle insiste sur les différences iconographiques d'une tenture à l'autre. Et, comme dans une enquête policière, accumule les indices pour une identification, une datation, une conclusion…
Les cartons sont attribués à un peintre actif à Bruxelles entre 1485 et 1522, Colyn de Coter. Celui-ci a été presque révélé par la thèse de Catheline Périer-d'Ieteren, ainsi qu'une vingtaine de panneaux peints au tournant du siècle. L'un d'entre eux, conservé au Louvre, sert de référence pour l'attribution de la tapisserie. Colyn de Coter est ce qu'on appelle un petit maître, très fortement influencé par ses prédécesseurs, Rogier van der Weyden et Hugo van der Goes. Donc dans une esthétique plutôt passéiste, alors que le maniérisme anversois éclate de mille feux à la même époque (essentiellement des maîtres à nom de convention). Il aurait été un collaborateur régulier de l'atelier de Pieter van Aelst, lissier bruxellois. de puissants commanditaires firent appel à son atelier pour la confection de tentures célèbres (Actes des Apôtres, cartons de Raphaël, Vatican).
Et tout le processus de création nous est expliqué du « petit patron » au tissage final. Sans oublier de nous expliquer dans quel contexte spécifique ces grandes pièces de textile (celle-ci fait 8.20 x 4.09 m) étaient utilisées, documents à l'appui.
Ce volume présente les illustrations dans le texte, ce qui facilite la visualisation (ce n'est plus le cas dans des volumes récents de cette collection). Un tableau récapitulatif permet la localisation de toutes les tapisseries de chaque édition. Enfin, la bibliographie permet un début de recherche sur la tapisserie bruxelloise de la fin du Moyen Age.
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