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Critique de PapillonVoyageur


​On entre dans un scénario très centré sur la réflexion, la quête initiatique de Yoshi san, le personnage principal. du coup, c'est une intrigue lente, où l'on se perd dans les pensées du protagoniste, qui réfléchit sur la vie, ses valeurs, en perpétuelle recherche avec ses origines. Pour ma part, je ne suis pas habituée à lire ce genre de roman. de plus, avec moi, ça passe ou ça casse. Cette fois-ci, il semblerait que cela soit passé comme une lettre à la poste. J'ai été surprise d'apprécier tourner les pages de ce livre enrichissant et bourré de politique. D'habitude, ce n'est clairement pas un sujet que j'aime lire, de par sa complexité, mais ici, l'auteur a su rendre son ouvrage accessible à tout public. On y apprend des choses sur la Corée, la Chine, la Russie, la France… et bien entendu sur le Japon ! le livre contient d'ailleurs bon nombre de termes en plusieurs langues. Pour faciliter la compréhension, un glossaire figure à la fin du livre, avec la définition de chaque mot étranger. Je vous avoue que sur le scénario, je ne sais pas quoi dire de plus. C'était intéressant, très poussé, avec beaucoup de remise en question de la part du personnage. Son raisonnement fait sens, même si nous ne sommes pas forcément d'accord avec lui sur tout ce qu'il nous raconte. On sent le chamboulement dans son quotidien, les changements dans sa façon de penser… Ce livre a tout d'un roman initiatique, il faut savoir que l'on lit ce genre d'ouvrage pour apprécier véritablement sa lecture.

Franchement, la plume de l'auteur est incroyable. Des fois, il m'a un peu essoufflée, à ne pas mettre de ponctuations à certains endroits (notamment des points, parce qu'il mettait quand même des virgules), mais en-dehors de cela, c'est un livre très bien écrit. Les mots de Michel Louyot m'ont touché en plein coeur, alors même que je n'ai rien à voir avec tous ces pays, puisque je vis en Belgique. Malgré tout, ses mots sont choisis avec soin, ses phrases construites avec beaucoup de maîtrise et de poésie. Il utilise énormément de figures de style et puise dans la richesse de la langue française pour nous faire voyager au gré des pensées de Yoshi san sans jamais nous ennuyer. Sans spoiler, je fais référence à la répétition de l'idée du papillon, puisque l'écrivain insère souvent une scène où il évoque les mêmes concepts : les ailes, les chevilles… Tout respire la délicatesse et la douceur.
J'ai appris que l'auteur avait beaucoup voyagé, que ce soit à Moscou, au Japon, etc… du coup, ce qu'il nous raconte nous touche un peu plus à mesure que les pages se tournent. Michel Louyot est un très bon conteur, même si ses histoires n'ont rien de magique ; elles dépeignent une certaine fantaisie contemporaine que les amateurs du genre auront du mal à déprécier.

Concernant le protagoniste, Yoshi san, on a affaire ici à un homme en guerre avec son père, en marge de la société dans laquelle il vit, parce qu'il vit au Japon et qu'il aime le communisme et l'ultranationalisme. Il admire la Russie, très anarchiste sur les bords, et il fait tout pour ennuyer son paternel qui ne s'est jamais occupé de lui. Sa mère est morte en couche. Je trouve ça bien expliqué, c'est présenté d'emblée dès le début du roman avec fluidité et netteté. On ne se perd pas dans ses explications. Avec ces infos, on comprend pourquoi ce personnage cherche à tout prix à connaître davantage ses origines, c'est un homme tiraillé, lequel passe son temps à se questionner et à remettre tout en question. Je vous avoue que je ne me suis pas spécialement attachée à lui, n'étant pas plus d'accord que cela avec ses idées, mais une certaine empathie naît. J'ai tenté de le comprendre du mieux que je le pouvais, même si j'étais surtout ébahie par la qualité de la plume de l'auteur, que par la construction de son personnage principal. Dans ce genre de livre, les intervenants secondaires sont extrêmement mis de côté, mais ont une certaine importance dans les réflexions de Yoshi san qui forgent le récit. Je pense à Sasha mais aussi – surtout ! – à Olya, la mystérieuse Olya. le roman porte son nom, et ce n'est pas pour rien. À vous de découvrir pourquoi…

La fin du livre clôture bien ce récit. Pour être franche, j'étais contente que cela se termine, parce que j'ai vraiment eu du mal à rester accrochée durant les cinquante dernières pages. C'est une lecture très informative, de laquelle découlent beaucoup d'éléments, de pensées, de concepts… Garder son attention jusqu'au bout peut s'avérer compliqué, donc ! Ceci dit, cela n'enlève rien au charme du roman, et on apprend pas mal de choses durant ce final. Une belle conclusion, propre à ce cher Yoshi san.

Grosso modo, ce roman n'a rien de magique, mais dépeint une certaine fantaisie contemporaine – voire carrément historique – selon moi. Olya est une histoire sur fond de quête initiatique, avec une atmosphère politique, et un personnage tiraillé entre son père qu'il méprise et la société dans laquelle il ne se sent pas à l'aise. Tout du long, nous suivons Yoshi san dans la recherche de ses origines, le tout narré par une plume extraordinaire, riche en vocabulaire et en figures de style. Une très belle découverte qui ravira les fans de ce genre. Et, si l'envie vous prend de sortir de votre zone de confort comme je l'ai fait, je ne peux que vous conseiller de foncer ! Pour ma part, c'est une très bonne surprise.
Lien : http://papillonvoyageurblogl..
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