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Critique de AnnieOclay


Olya est tout à la fois, le manque et la plénitude, c'est aussi le fil d'Ariane qui mène Yoshi san vers un chemin parsemé de plaisirs, de secrets, de douleurs et d'indices qui, petit à petit, vont lui permettre de se retrouver, de comprendre qui il est, d'où il vient et pourquoi il est vain de vouloir à tout prix « retourner vers l'origine ».

Afin de panser sa blessure originelle, la perte de sa mère en couche, Yoshi san va parcourir le monde, son passé, tantôt cruel fait de despotes et de tortionnaires, tantôt doux comme le giron d'une mère dans les bras d'Olya.

Du Japon en passant par la Russie, la Corée, Paris et le Finistère, Yoshi atteint « la fin de la terre » cet endroit où « l'Alpha et l'Omega se rejoignent », où l'âme d'Olya flotte avec sa présence chamanique, pleine de cette douceur blanche enveloppante et ailée tel un papillon.

C'est cette force invisible qui lui permettra, de comprendre ses racines coréennes, sa relation difficile avec la Russie, de tracer la suite de son parcours et d'accepter ce nouveau lieu de vie qu'est devenu Paris, un Paris sublimé grâce à un arbre salvateur.

C'est en cela qu'Olya est un roman initiatique et universel magnifique, qui enseigne le manque, l'absence, l'abandon, la résilience, et les liens complexes qui régissent la géopolitique et ses conséquences absurdes sur les hommes.
Ce livre est documenté avec précision, j'y ai appris beaucoup sur l'histoire et la géopolitique du Japon, de la Russie et de la Corée. C'est finalement un véritable questionnement sur les racines, le passé et le devenir de tout un chacun et les forces insoupçonnées qu'un amour peut révéler.

Le style quant à lui est relevé, enchanteur. Les descriptions sont si précises qu'on a l'impression d'être le visiteur d'une exposition, où chaque salle serait dédiée à une thématique, où chaque tableau vous emporterait d'un pays à l'autre. Et enfin, le rythme de cette quête effrénée est magnifiquement rendu par une ponctuation très spécifique, qui laisse le souffle court au lecteur. Comme dans une exposition où il faut parfois revenir sur ses pas pour mieux saisir un tableau, il m'est arrivé de devoir relire certains passages afin de mieux comprendre la portée de ce roman haut en couleur. Jusqu'à la dernière page, j'ai adoré.

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