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Critique de boudicca


« Si la nuit tombe, tout tombe. » Un proverbe familier au peuple Deraï, farouches guerriers gardiens du royaume et luttant sans relâche depuis des siècles contre les incursions du redoutable Essaim des Ténèbres dont la puissance ne fait que croître. L'ultime rempart contre ces ténèbres : la jeune Malian, fille du comte de la Nuit sur les épaules de laquelle repose le destin de son peuple, et avec lui celui de l'ensemble du monde. Élue, prophéties, lutte ancestrale contre les ténèbres..., autant dire que le scénario de ce premier volume de la trilogie « Le mur de la nuit » ne paraît pas avoir grand chose de bien original à nous proposer. le roman avait cela dit été encensé à sa sortie et avait même obtenu un célèbre prix néo zélandais, aussi avais-je décidé de passer outre mes à priori et de tenter l'expérience. Mauvaise idée... car si l'univers élaboré par Helen Lowe comporte certes une poignée d'éléments intéressants, le roman souffre d'un certain nombre de défauts qui nuisent grandement à la qualité du récit. C'est notamment le cas en ce qui concerne le mode de narration. On passe ainsi près des trois-quart du livre (et ce n'est vraiment pas une exagération de ma part) à suivre l'évolution des personnages non pas de façon concrète et réelle mais spirituelle. Voyage mental, portails magiques, rêves prémonitoires, prophéties, énigmes..., tout ça c'est bien gentil, mais rapidement on ne peut s'empêcher de laisser échapper un soupir d'impatience et de se demander : oui... et ensuite ?

Outre ce parti pris très discutable le roman ne bénéficie malheureusement pas non plus de personnages qui seraient en mesure de redresser la barre. La plupart sont fades et leur personnalité à peine esquissée, si bien que l'on se fiche éperdument de ce qui peut bien leur arriver. de même, les relations entres les protagonistes manquent de naturel, de même que les dialogues qui la plupart du temps sonnent creux. L'auteur tient de toute évidence à accentuer l'aspect épique de son récit ce qui donne lieu à une accumulation de phrases tour à tour grandiloquentes ou parfaitement inutiles qui viennent renforcer cette impression de manque de naturel. Curieusement, les seuls personnages qui soient vaguement parvenus à éveiller mon intérêt sont ceux qui présentaient au premier abord le moins d'attrait, à savoir le froid et inflexible comte de la nuit et son énigmatique concubine. Parmi les quelques éléments positifs à relever signalons malgré tout un bestiaire intéressant (serpents sirènes, lézards sanguinaires... de ce côté là, on ne s'ennuie pas !) et de belles scènes de combat. On peut également saluer la volonté de l'auteur d'avoir entrepris de gommer dans son roman toute distinction entre les sexes. Les femmes y sont ainsi aussi bien gardes qu'intendantes, prêtres, héritières..., le tout sans que leur place dans la société ne soit jamais contestée.

Avec son intrigue très classique et ses personnages sans saveur, «Le mur de la nuit » se révèle donc un premier roman fort décevant. Helen Lowe possède incontestablement de bonnes idées mais la sauce ne prend pas et c'est sans regret que j'arrêterai là les aventures de cette « héritière de la nuit » qui n'aura pas réussi à éveiller mon intérêt. Dommage...
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