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Critique de paroles


1814.
Par un jour de gros temps, un navire français s'échoue sur les côtes anglaises. Un seul rescapé ! Un espion ? Un traitre ? Un singe ? N'importe quoi ! Un ennemi revêtu d'un uniforme français, c'est tout ! Et celui-ci est vite pris pour cible par la populace qui veut faire un procès exemplaire : sus au Français ! Mort à l'ennemi héréditaire ! Mort à Napoléon !

C'est sous forme d'un petit conte burlesque (et d'une vieille légende anglaise) que les auteurs de cette bande dessinée font montre d'un grand questionnement sur la différence, sur l'intolérance, sur la non-connaissance et la reconnaissance, et sur la bêtise aussi. C'est drôle et bien mené, mais en même temps un peu glaçant car le lecteur comprend vite qu'il suffit parfois de pas grand-chose pour basculer vers la haine et le mépris de l'autre.

Même si je n'ai pas particulièrement été sensible aux dessins, je dois reconnaître que Jérémie Moreau a croqué une belle galerie d'ignobles individus en les rendant bien plus simiesques que le singe lui-même, l'exemple du maire est à lui seul une belle caricature.
Enfin, l'apport d'un dossier historique en fin d'ouvrage, documenté par Pierre Serna, éclaire l'époque sur les relations diplomatiques entre les deux pays, sur l'avancée des recherches en matière d'anthropologie et sur l'observation des animaux, notamment des singes.

« Ainsi s'achève la légende du singe de Hartlepool. Quelle part de vérité contient-elle ? La plus mince possible, espérons-le... L'essentiel, on le suppose, c'est que la frontière ait été bien défendue contre les envahisseurs.
C'est important, les frontières. Sinon, on ne sait plus qui haïr... »
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