AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de aliceintheothersideofthebooks


La Baignoire de Staline est le deuxième et dernier roman de Renaud Salins, qui prit comme nom de plume celui de sa mère, Lyautey – eh oui, j'emploie le passé simple car, malheureusement, l'auteur a été emporté par un cancer foudroyant à l'âge de 55 ans. Ce malotru crabe ne cesse de faire des victimes et, cette fois-ci, il a fauché la vie d'un écrivain qui avait encore beaucoup à offrir à la scène littéraire. J'espère lui rendre hommage avec ces quelques mots.

🛁 Outre ce titre quelque peu étonnant (que peut-on bien pouvoir écrire tout au long d'un peu plus de 200 pages à propos d'un équipement sanitaire où Joseph Staline, fondateur des goulags, a fait trempette ?), l'auteur nous livre ici un roman policier foisonnant. La découverte du corps nu d'un jeune étudiant français dans une chambre d'hôtel en plein coeur de Tbilissi, capitale de la Géorgie, est le point de départ d'une enquête qui débouche sur une deuxième intrigue. le lecteur se retrouve ainsi à sillonner un même pays à deux époques distinctes : à l'heure actuelle et au temps de l'URSS.

🛁 Descendant du Maréchal Lyautey, Renaud S. Lyautey, ambassadeur de France en Géorgie de 2012 à 2016, se nourrit de son expérience professionnelle, nous partageant ainsi son amour pour ce pays, ses gens et sa gastronomie – celle-ci s'invitant d'ailleurs à plusieurs reprises dans l'histoire. le personnage du jeune inspecteur Nougo Shenguelia est aussi prétexte à parler de la guerre d'Abkhazie, conflit post-soviétique de 1998.

🛁 Même si l'auteur se permet quelques libertés historiques au profit de l'intrigue, le récit est captivant et mêle un crime apparemment « normal » et espionnage, faisant remonter le lecteur au temps de la Guerre froide et se centrant sur Kim Philby, célèbre espion (agent double ? triple ?) qui a d'ailleurs figuré sur un timbre-poste de l'URSS, d'où la couverture. Quant à la baignoire… je vous invite à lire ce livre pour comprendre le titre. Bref, l'écriture est limpide, le récit haletant et les personnages plus vrais que nature.

Si, pour certains d'entre vous, le motif du crime, voire des crimes, ne vaut pas 5 kopecks, il ne faut pas oublier que, depuis la fin de l'Union soviétique, la Fédération russe n'a de cesse de vouloir réaffirmer sa puissance, quitte à taire la vérité. Mais chuuuut !...

Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}