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Critique de MaggyM
Avant que Babelio ne me propose ce roman graphique dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je n'avais jamais entendu parler des Hmong.
C'est donc avec beaucoup de curiosité et la crainte de ne pas avoir le bagage culturel suffisant pour comprendre, que j'ai ouvert l'album.
On sait, sans vraiment s'y intéresser, ne nous voilons pas la face, qu'il existe des tas de minorités brimées de par le monde. Vicky Lyfoung est issue de l'une d'entre elles. C'est à l'adolescence qu'elle a commencé à s'interroger sur son histoire familiale et c'est en faisant des recherches sur ce qu'elle appelle sa "forêt généalogique", qu'elle s'est aperçue que son passé ne pouvait se détacher de la grande Histoire.
Tirer tous les fils pour faire connaissance avec cette ethnie et la comprendre n'a pas du être simple. Vicky Lyfoung a produit un remarquable travail de vulgarisation nous permettant, en moins de 200 pages, de comprendre les enjeux et d'entrer en empathie avec ce peuple aujourd'hui disséminé à travers le monde. Disséminé, mais tout en restant ancré quelque part au Laos sous le joug de pouvoirs politiques qui ne divulguent que parcimonieusement des informations sur le sort réservés à ceux qui sont restés.
Les Hmong étaient nomades et ils se sont finalement ancrés en Indochine. Alors qu'ils ne souhaitaient que vivre libres, de leurs terres, ils ont tour à tour été les pions des français, des américains, des laotiens... qui les ont à chaque fois laissé tomber quand le moment était venu pour eux de retrouver leurs pénates. C'est que les Hmong sont travailleurs, fiables et surtout... capables de produire de l'opium, beaucoup d'opium. Et avec quoi croyez-vous que les alliés ont financé une partie de la première guerre mondiale? Et avec quoi croyez-vous que les USA peuvent mener des missions d'espionnage non officielles lors de la guerre du Vietnam? Les Hmong, dans ce contexte, c'est la poule aux oeufs d'or, dont on coupe le cou dès qu'elle ne présente plus d'intérêt.
La préface rédigée par le journaliste Cyril Payen nous donne le ton: l'ouvrage est fidèle à la mémoire d'un peuple et à son histoire. le témoignage que nous propose Vicky Lyfoung est gorgé d'émotions, même s'il est émaillé d'humour sur certaines planches. L'autrice est mangaka et c'est à travers des dessins en noir et blanc ainsi que des personnages qui ont tous une bonne tête (et qui m'ont fait penser aux personnages du dessin animé Heidi dans les années 80) qu'elle nous retrace la vie de son peuple en remontant dans les légendes qui précèdent la migration des Hmong vers le sud de la Chine, 2000 ans avant JC jusqu'à elle, aujourd'hui, à Paris.
Ce roman graphique est un très bel hommage à ses parents d'abord, à son peuple ensuite. Et une jolie façon d'asseoir son identité tout en tentant de nous éveiller à la condition de ce peuple non médiatisé. J'ai bien envie de dénicher le reportage que Cyril Payen avait fait pour Envoyé Spécial sur le sujet.
Grand merci à Babelio, aux éditions Delcourt et à l'autrice pour cette découverte éclairante.
C'est donc avec beaucoup de curiosité et la crainte de ne pas avoir le bagage culturel suffisant pour comprendre, que j'ai ouvert l'album.
On sait, sans vraiment s'y intéresser, ne nous voilons pas la face, qu'il existe des tas de minorités brimées de par le monde. Vicky Lyfoung est issue de l'une d'entre elles. C'est à l'adolescence qu'elle a commencé à s'interroger sur son histoire familiale et c'est en faisant des recherches sur ce qu'elle appelle sa "forêt généalogique", qu'elle s'est aperçue que son passé ne pouvait se détacher de la grande Histoire.
Tirer tous les fils pour faire connaissance avec cette ethnie et la comprendre n'a pas du être simple. Vicky Lyfoung a produit un remarquable travail de vulgarisation nous permettant, en moins de 200 pages, de comprendre les enjeux et d'entrer en empathie avec ce peuple aujourd'hui disséminé à travers le monde. Disséminé, mais tout en restant ancré quelque part au Laos sous le joug de pouvoirs politiques qui ne divulguent que parcimonieusement des informations sur le sort réservés à ceux qui sont restés.
Les Hmong étaient nomades et ils se sont finalement ancrés en Indochine. Alors qu'ils ne souhaitaient que vivre libres, de leurs terres, ils ont tour à tour été les pions des français, des américains, des laotiens... qui les ont à chaque fois laissé tomber quand le moment était venu pour eux de retrouver leurs pénates. C'est que les Hmong sont travailleurs, fiables et surtout... capables de produire de l'opium, beaucoup d'opium. Et avec quoi croyez-vous que les alliés ont financé une partie de la première guerre mondiale? Et avec quoi croyez-vous que les USA peuvent mener des missions d'espionnage non officielles lors de la guerre du Vietnam? Les Hmong, dans ce contexte, c'est la poule aux oeufs d'or, dont on coupe le cou dès qu'elle ne présente plus d'intérêt.
La préface rédigée par le journaliste Cyril Payen nous donne le ton: l'ouvrage est fidèle à la mémoire d'un peuple et à son histoire. le témoignage que nous propose Vicky Lyfoung est gorgé d'émotions, même s'il est émaillé d'humour sur certaines planches. L'autrice est mangaka et c'est à travers des dessins en noir et blanc ainsi que des personnages qui ont tous une bonne tête (et qui m'ont fait penser aux personnages du dessin animé Heidi dans les années 80) qu'elle nous retrace la vie de son peuple en remontant dans les légendes qui précèdent la migration des Hmong vers le sud de la Chine, 2000 ans avant JC jusqu'à elle, aujourd'hui, à Paris.
Ce roman graphique est un très bel hommage à ses parents d'abord, à son peuple ensuite. Et une jolie façon d'asseoir son identité tout en tentant de nous éveiller à la condition de ce peuple non médiatisé. J'ai bien envie de dénicher le reportage que Cyril Payen avait fait pour Envoyé Spécial sur le sujet.
Grand merci à Babelio, aux éditions Delcourt et à l'autrice pour cette découverte éclairante.
