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Critique de Dionysos89


Une fois de plus, les éditions le Bélial' fête l'anniversaire de la collection Une Heure-Lumière, qui est décidément une franche réussite, plutôt unanimement saluée. À cette occasion, c'est un deuxième hors-série offert pour l'achat de deux opus qui est édité.

Un objet publicitaire de très bonne facture
Comme dans le Hors-Série précédent, celui-ci est, et c'est bien normal, un outil au service de la collection. Cela se passe en deux temps : une préface sous forme d'éditorial de la part de l'éditeur Olivier Girard ; et à la fin, le catalogue entier de la collection afin de faire fonctionner à plein la « collectionnite » aigüe de ces petits objets lisibles en « une heure-lumière ». Dans la préface, Olivier Girard ne nous parle plus de l'intérêt du format court, mais bien de l'intérêt de la collection en elle-même ; on frôle les auto-félicitations, mais en même temps les Une Heure-Lumière ont l'air de fonctionner, de trouver un large public et c'est mérité. le catalogue fait foi, on trouve beaucoup d'anglo-saxons, quelques francophones, mais avant tout beaucoup de textes courts primés de par le monde, et bien peu de déchets. Cela tient inévitablement au choix drastique fait par les éditeurs, mais aussi à « l'enrobage » : l'aspect collection fonctionne d'autant plus quand les couvertures d'Aurélien Police sont toujours cohérentes, signifiantes vis-à-vis du texte et agréables à regarder. C'est une image de marque qui fonctionne encore sur cet opus hors-série.

Une novelette de qualité
Mais cerise sur le gâteau, cet objet d'abord publicitaire recèle un récit court (un peu plus court que les novellas du reste de la collection, les anglo-saxons parleraient peut-être de novelette ; une nouvelle pour nous, simplifions) : Isabel des feuilles mortes, de Ian McLeod (Isabel of the Fall en VO). C'est un texte qui date de 2001 et qui partage le même univers que la novella Poumon vert, publiée par le même éditeur. Nous y suivons donc Isabel, héroïne d'un conte à la fois beau et triste se déroulant à Gezira. Apprentie au service de l'Église de l'Aube, elle a la chance de devenir « Chanteuse de l'Aube », c'est-à-dire religieuse chargée de « chanter » chaque jour le départ et le retour du Soleil. Petite particularité pour elle : alors que rien ne devrait la différencier de ses consoeurs, le hasard veut que lors de la cérémonie qui doit la rendre aveugle afin qu'elle se concentre sur sa tâche, elle détourne le regard et conserve la vue. Commence donc un nouvel apprentissage : garder secrète sa capacité à distinguer par ses yeux les gens qui l'entourent. Dans ce monde marqué par ces minarets d'où proviennent les chants des religieuses en transe, dans cette société corsetée, dirigée d'une main de fer dans un gant de velours par cette religion, Isabel se rapproche de façon tendancieuse d'une personne qu'elle vient de croiser grâce à sa position dominante, une jeune fille qui danse au pied du minaret. Pour son bonheur ou pour son malheur ? C'est une belle fable sur les interdits que nous propose ici Ian McLeod, les non-dits sont lourds de sens et le vocabulaire utilisé est d'une précision qu'il ne faut pas louper.

Ce deuxième Hors-Série est encore une fois un bel objet doublé d'une belle histoire qui donne envie d'en découvrir bien plus sur l'univers de Ian McLeod.

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