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Critique de Vinnie_Twopens


Pour paraphraser Edward Thomas qui va être comme un fil conducteur tout au long de ce recueil paru en 2022 " On a beaucoup écrit sur le voyage, beaucoup moins sur la route".
Ce n'est pas un énième récit de voyage aventureux mais plutôt une réflexion sur les diverses routes ancestrales principalement d'abord en Angleterre, Ecosse. L'auteur nous emmène, anecdotes historiques à l'appui, sur les chemins crayeux le long des côtes puis par un chemin sableux dangereux uniquement accessible à marée basse.
Il s'essaie à la navigation à la voile comme bon nombre de nos ancêtres. Il attire notre attention sur ces nombreux entrelacs de véritables sentiers marins qui ne sont pas matérialisés par des "traces" mais plutôt par des poèmes, et des pseudo-cartes ancrés dans la mémoire collectives. Comme s'il fallait complètement revoir nos concepts des voies terrestres. Puis il nous parle de la tourbe, des gneiss, du granit,....
Tous ces récits sont ponctués de présentations de personnages qui ont donné leur vie à cartographier et garder en mémoire ces très vieilles routes. C'est un savant mélange entre randonnée et rencontres qui toutes se tissent dans une sorte de logique.
On part même en Palestine cheminer sur le calcaire avec un de ses amis et on est confronté aux dangers qui menacent le randonneur dans ces contrées occupées. Sans transition on se retrouve sur les chemins de Compostelle puis sur les montagnes sacrées tibétaines de Minya Konka avant de revenir en Angleterre dans les neiges des South Downs qui se mêlent à la craie.
On est amené à réfléchir aussi sur les rapports adverses entre enracinement (arbres) et voyage (oiseaux), forêt (stable) et chemin (mobile); entre désirs incompatibles: marcher sans s'arrêter ou rester pour toujours en un même lieu comme dans une tombe.
Toute biographie ne peut jamais vraiment se rapprocher à 100% de la réalité, c'est pourquoi on a toujours un aperçu de seconde main sur la vie de quelqu'un. Une sorte de fantôme rétinien qu'on n'atteindra jamais.
Partant de cette idée, l'auteur finit quand même l'ouvrage par une histoire de la vie de son mentor Edward Thomas qui sera happé par la première guerre mondiale et continuera jusqu'à son dernier souffle à trouver de la beauté dans la nature meurtrie par la boucherie des tranchées.
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