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Critique de CzarnyPies


Ce roman composé de 72 petites biographies des membres de trois familles cairenes présentée en ordre alphabétique est une parodie de la dictionnaire biographique arabe du moyen âge. C'est n'est pas une innovation littéraire ; c'est une blague au dépens du lecteur et un calvaire à lire. Comme d'autres personnes qui ont met des critiques sur cette site, je suis de l'avis que le plus grand défaut de ce format est qu'il réduit les vies des ces personnages à trois aspects (l'éducation, le mariage et la mort) et n'accorde s suffisamment d' attention ni à leurs carrières ni à leurs idées politiques ou sociales.
Le but de "Propos du matin et du soir" est similaire à celui de "Cents ans de solitude". Mahfouz, comme Marquez, veut présenter une histoire qui n'est pas de chronologie juste une répétition sans cesse des mêmes événements commis par des personnages qui sont presque identiques. le problème est que le lecteur à énormément du mal à dégager le point de vue de Mahfouz sur l'époque d'histoire égyptienne en question (c'est à dire les XIXe et XXe siècles).
Pour Mahfouz la révolution de juillet en 1952 où Nasser a renversé le Royaume d'Égypte du Roi Farouk (qui était dans les faits une colonie britannique) et fondé la République arabe d'Égypte a été très importante. L'insurrection de 1919 qui a met fin au protectorat et donné naissance au Royaume factice et l'intervention tripartite (de la part de la Grande Bretagne, la France et l'Israël) en 1956 après la nationalisation du canal Suez ont été aussi très importantes. Finalement, Mahfouz accorde beaucoup d'importance à l'Infitah la politique d'ouverture d'Anwar Sadat qui à réussi à attirer des investissements étrangers et à créer une classe de nouveaux riches en Égypte. Cependant, le lecteur ne sait pas exactement ce qui pense Mahfouz de ces événements qu'il signale comme étant marquants. Il manque d'enthousiasme pour la révolution de juillet et l'insurrection de 1919. Il ne semble pas être trop outragé par l'intervention tripartite et il refuse carrément de se prononcer l'Infitah.
Le point de vue de Mahfouz est peut-être que les grands événements d'histoire d'Égypte au XXe siècle n'ont rien changé pour la nation. Plutôt ils ont détruits de carrières de certaines individus et lancé celles d'autres: ""L'humanité toute entière est composée de fripouilles, dont seul triomphait le plus fort ou le plus dégourdi. ... Il y a un partage équitable: la richesse aux forts et la morale aux faibles." (pp. 253-254)
Le ton du roman est profondément pessimiste. Les personnages qui suivent les règles de la société et de leurs familles ne sont pas protégé contre la solitude. La plupart meurent malheureux et dans un état d'isolement.
La bête noire de Mahfouz est incontestablement le mariage arrangé dont il donne des nombreux exemples. Les seuls personnages qui ont des vies heureuses sont ceux qui marient la personne de leur propre choix et qui émigrent. L'Égypte n'est qu'u pays de désespoir.
Il y a sans doutes beaucoup de vrai dans ce qui dit Mahfouz mais le format absurde enlève tout le plaisir de la lecture.
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