Un splendide
Makine où tous les talents de cet auteur majeur sont développés. Un suspense à travers la Sibérie, des dialogues saisissants entre les protagonistes, une nature dépeinte par un maître, un bout du monde qui donne envie d'aller toujours plus loin, avec
Makine bien sûr.
L'histoire est un peu comparable par sa structure à celle des poupées russes. Mais, avec
Makine, les faits et actes de ses héros ne s'emboîtent pas toujours aussi facilement.
C'est d'abord l‘histoire d'une poursuite à travers la taïga d'un fugitif d'un camp soviétique en 1952. Parmi ceux qui le pourchassent, un homme Pavel, avance avec le groupe de cinq qui sent que le fuyard ne sera peut-être pas rattrappé. Cette poursuite va faire éclater tous les sentiments et contradictions des membres de ce groupe. Mais comment le raconter? Seul
Makine sait le faire, à sa manière, inégalable.
Le mieux est donc de prendre la piste entre les pages du livre. Les attentes d'un lecteur de
Makine ne peuvent jamais être déçues. Quelquefois, l'action met du temps pour s'installer. Ce n'est pas le cas ici, on est immédiatement saisi par la nature hivernale, par les hommes, par l'homme.
La fin, peut-être pouvant paraître peu vraisemblable, est tout simplement grandiose,
Makine poussant le bouchon aussi loin qu'il le peut, allant toujours vers de nouveaux développements, pour le plaisir et l'émotions assurés de ses lecteurs.