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Critique de Luniver


En 1798, Malthus publie son célèbre « Essai sur le principe de population ». Il en publiera une version « adoucie » quelques années plus tard : c'est celle-là que j'ai pu lire.

Malthus part de deux constats pour lui incontestables : sans frein, la population croît d'une manière exponentielle ; et les moyens de subsistance, eux, progressent de manière plus linéaire. S'ensuit donc une inévitable famine. Des freins, pourtant, il y en a ! Préventifs (si un homme sait qu'il n'a pas les moyens d'entretenir une famille nombreuse, il s'abstiendra d'en fonder une : les mariages tardifs limiteront les naissances) ou destructifs (la guerre, les épidémies, la malnutrition).

L'auteur s'en prend alors aux lois sur la pauvreté, les accusant de l'accroître plutôt que de la combattre. Si les vivres sont rares, distribuer de l'argent ne fait qu'élever les prix pour tout le monde, diminuer le prix du travail, et plonger les familles qui survivaient de justesse dans la famine également. Distribuer de la nourriture permet à des familles de s'agrandir alors qu'elles n'ont déjà pas les moyens de se nourrir, ce qui augmentera les aides à fournir.

La solution ? Supprimer progressivement toutes ces aides, qui ne font qu'inciter ceux qui en bénéficient à la paresse et à l'inconséquence. Une famille meurt de faim ? C'est de sa faute ! Elle n'avait qu'à prévoir les conséquences de l'arrivée d'un nouvel enfant. Son exemple incitera les autres à la prudence.

Si Malthus a le mérite d'avoir posé le problème de l'explosion démographique, son analyse s'est révélée fausse : les hommes ont trouvé le moyen d'accroître significativement leur production de nourriture. On peut également regretter sa tendance à faire peser toutes les fautes sur le dos de l'ouvrier, censé estimer avec exactitude toutes les tuiles qui pourraient lui tomber dessus, les chances de conserver un travail pendant toute sa vie, le nombre d'enfants qu'il aura et la fréquence à laquelle ils arriveront (il n'y a pas encore de contraception à l'époque) !
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