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Critique de Franz


Ugo, de son prénom
Fumetti (bédé italienne) créé en 2011 par Gianfranco Manfredi, édité chez Sergio Bonelli, Shanghai Devil arrive en France en 2013 sous la houlette des éditions Clair de Lune. Prévue en trois gros volumes regroupant six épisodes sur plus de cinq cents pages par tome, la série est initialement parue en Italie dans son intégralité courant sur 18 numéros. Alors que le scénariste reste identique, de multiples dessinateurs se succèdent mais l'ensemble de l'oeuvre conserve une belle unité graphique. le lecteur peut être légitimement stupéfait par le coût, presque 40 € par volume, pour une bédé en noir & blanc. de plus, le papier choisi par l'éditeur français n'est pas assez épais et l'encrage du verso transparaît au recto, dans les zones laissées blanches. On peut aussi regretter que les superbes couvertures en couleur réalisées par Corrado Mastantuono ne soient reproduites qu'en quatrième de couverture dans un format trop petit pour qu'elles puissent être appréciées à leur juste et grande valeur. On est donc loin d'une bande dessinée populaire (le coût doit avoisiner les 4 % du SMIC) mais assez proche d'une bédé réservée aux connaisseurs nostalgiques et suffisamment argentés. Les marchés transalpins et français ne se déclinent donc pas de la même façon. Pourtant, la grande aventure narrée dans Shanghai Devil est très agréable à suivre, accessible et enlevée. L'exécution graphique est étonnante car le dessinateur doit être capable de réaliser en un mois une centaine de planches. Il n'a pas vraiment le temps de peaufiner les décors. Il doit aller à l'essentiel et rendre lisible le récit. C'est partie gagnée dès le premier épisode. Ugo Pastore, jeune homme idéaliste, retrouve son père Enea Pastore versé dans le négoce, à Shanghai, en 1897. La Chine s'est ouverte à l'Occident et les marchés commerciaux semblent immenses et prometteurs à l'instar du port de Shanghai concédé aux Britanniques. Rapidement immergé dans l'immense cité chinoise, Ugo apprend le mandarin, se lie d'amitié avec Ha Ojie, un acteur de théâtre et tombe amoureux de la prostituée Meifong qu'il rencontre dans le bordel tenu par Madame Niang. Révolté par les comportements violents et méprisants des Occidentaux vis-à-vis des autochtones, Ugo s'interpose entre le riche négociant anglais Burke et Likang, un voleur capturé et promis au fouet. En se travestissant derrière un masque d'argent, Ugo se fait justicier mais hormis son adresse au tir, il renâcle à se battre et surtout à tuer. Proche de l'empereur, emberlificoté dans les intrigues de cour, Ugo se trouve malmené par la grande histoire en marche. le lecteur laisse défiler les pages car le tempo feuilletonnesque et l'immersion dans une culture étonnante éveillent la curiosité et aiguillonne le plaisir.
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