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Critique de CaroleLilin


J'ai été charmée par ce livre, qui alerte pourtant sur un sujet grave : la dégradation accélérée de l'Amazonie. Cette Amazonie brésilienne, on la touche, on la hume, on la goûte – c'est le fameux miel qui donne la moitié de son titre au roman. Qui avait entendu parler de miel amazonien ? Il n'appartient semble-t-il qu'à certains élus de l'apprécier, dans sa sauvagerie – sucré, mais âpre. La narratrice est de ceux-là ; de même que son grand-père, un cacique fameux qui se bat depuis des décennies pour la reconnaissance et la défense de la forêt primordiale et de ses habitants. Ce miel rend à la jeune femme santé et vitalité.
Le saké, deuxième terme du titre, ne se laisse pas non plus apprivoiser à la première gorgée. Il distille une violence, raffinée certes, extrêmement civilisée : celle du Japon. C'est la boisson emblématique d'un écrivain japonais venu à Paris séjourner auprès de sa soeur, qui est aussi la voisine et meilleure amie d'Anahi.
Comment Haruki et Anahi, si peu faits pour dialoguer, vont s'entendre pourtant au-delà des malentendus, est une partie du tissage de ce livre. Une partie seulement. Lui va devoir sortir de sa propre urgence intérieure pour secourir Anahi, qui elle s'efforce de seconder son grand-père dans son combat pour l'Amazonie.
Mais, lorsqu'on offre aux autres avec courage et générosité, ne se secoure-t-on pas soi-même en premier chef ? C'est un peu le message que m'a susurré ce livre. Comme dans la vie, rien ne s'y passe comme attendu. Comme dans la vie, on ne comprend pas tout, on est cueilli. L'improbable s'installe et dure, comme ce couple d'inséparables qui adopte Anahi, puis Haruki. Comme dans la vie, les malentendus rapprochent, l'attirance effraie et sépare, l'évidence n'a pas pouvoir de décision, les plus jolis chemins sont ceux de traverse… et l'Amazonie continue de mourir. Il n'y a pourtant pas de cause perdue, et le livre de la mémoire reste à écrire.
Merci Nathalie pour ce beau voyage à hauteur de femme.
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