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Critique de PhilippeCastellain


Voila un livre assumé comme je les aime ! Comme son héros, l'auteur est prêt à sacrifier la crédibilité de son histoire à une certaine forme d'élégance qui lui parait plus nécessaire que de respirer. C'est le comte de Langeron à Austerlitz, prenant le temps de repoudrer ses cheveux avant d'aller annoncer à Koutousov que Napoléon venait de détruire l'aile gauche de son armée après en avoir enfoncé le centre. C'est s'élever au dessus des banales contingences de la vie, en accordant toute l'importance du geste à son inutilité. C'est beau.

Le héros se nomme Melvin Epineuse. Un coup de téléphone anonyme lui demande de retrouver un serial baptiseur de ses amis. Il en demande beaucoup trop d'argent, on le lui donne. N'ayant pas la moindre idée d'où chercher et, fidèle à ses principes, il choisit une destination au hasard. Budapest. Là bas, il prend les bains, et une rencontre fortuite l'introduit dans un lieu baptisé la Catacombe. Une sorte de royaume souterrain courant sous toute l'Europe, et en proie à de graves troubles.

Il y a de belles inconnues qui surgissent et disparaissent, des poisons aux effets curieux, de longs couloirs obscurs et poussiéreux où, au détour d'une allée, on découvre des fêtes étranges et des bars bien achalandés, où l'on vous verse généreusement l'absinthe contenu dans d'antiques bouteilles. D'anciens amours refont surfaces ; aux fantaisistes s'opposent des doubles à la froideur mécanique…

Avec un tel style, on adore ou on déteste. Si les verres à pied et l'odeur de parquet ciré vous agacent, passez votre chemin. Mais si l'on a en soi un petit quelque chose d'aristocratique ou d'extravagant, on ne peut qu'aimer.
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