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Critique de globokar



« Tarzan, seigneur des signes», tresse trois récits, trois formes que pourrait prendre un livre appelé «Tarzan, seigneur des signes»
Le premier est un livre naufragé, émietté, dont la lointaine beauté muette réveille l'origine du récit de Burroughs : la naissance de Tarzan, la mort de ses parents, la substitution par une guenon de cet enfant humain au bébé qu'elle a perdu, histoire déroulée jusqu'à la mort du singe dominant de la horde que Tarzan viendra remplacer.
Le second est un récit satirique qui voit peu à peu un mode d'emploi (celui d'une adaptation idéalement adaptée au marché d'un Tarzan contemporain) se colorer de voix multiples et dissonnantes : c'est la mise en branle agitée et bavarde d'un monde d'éditeurs, de collectionneurs, de journalistes, de maniaques de toutes sortes, tourné vers cette nouvelle adaptation de «Tarzan» et les implications poétiques, politiques, esthétiques qu'elle entraine, malgré toutes les précautions prises pour en faire LA bonne adaptation du moment.
Le troisième est celui que vous avez entre les mains qui, par le mode impressionniste des relations établies entre les pages de gauche et celles de droite et par l'autonomie des images qui les composent, raconte une toute autre histoire, celle des liens puissants de la bande dessinée contemporaine avec son passé, avec les grands récits mythiques dont elle fait son socle et sa propre histoire de l'art, modeste et grandiose.


Notice de l'auteur :

Dessiner un Tarzan. Se replonger dans le premier récit : naissance de Tarzan, mort de ses parents, substitution par une guenon du petit humain au bébé qu'elle a perdu, ceci jusqu'à la mort du singe dominant que Tarzan remplacera. Travailler avec l'arrière-plan de Johnny Weissmuller que je regardais avec mon père cogner des crocodiles et des lions, avec les bandes dessinées furieuses de Hogarth, mais aussi avec les médiocres adaptations surnuméraires de Sagedition.

Mon Tarzan retrace autant la genèse de Tarzan que la découverte d'une vieille adaptation, muette, à moitié détruite, parcellaire, de cette genèse. En parallèle, dans une constellation de commentaires en strips, se déroule l'histoire éditoriale d'une nouvelle version de Tarzan qui fait un scandale miteux. Il fallait au moins autant de voix pour revenir au monde la bd, à ses lecteurs, ses auteurs, se déchirant sur des questions aussi stupides que bd populaire/bd pas populaire, avant-garde/ringardise, sérieux du message/nécessité de la distraction etc. de bien inutiles et inféconds couples d'opposition pour penser quoi que ce soit...
Tout en conduisant — sans soucis de savoir si mon Tarzan est un récit populaire ou pas — un récit classique muet, pour cette histoire mille fois racontée, je déroule une autre histoire en regard, qui l'éclaire de façon bavarde et agitée, sur un mode burlesque ; jouer entre le mode explicatif et sa singerie, entre le sérieux et le ridicule, le profane et le sacré.
Lien : https://vimeo.com/lldemars/t..
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