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Critique de Woland


Merci à La Louve Editions qui, dans le cadre d'un partenariat avec notre forum, nous a permis de découvrir "La Chair de la Salamandre."


C'est dans la Cahors du XIIIème siècle que nous emmène ce roman qui mêle humour noir, intrigue policière et étude de moeurs médiévales. Il a pour particularité majeure d'avoir pour héros un sexagénaire, Bertrand de Vers, que la vigueur de son tempérament au temps de sa jeunesse a fait surnommer "La Salamandre." de Vers appartient en outre à une corporation certes nécessaire mais qui, à l'époque, flirtait sans honte avec l'usure : celle des banquiers. (Encore que, au vu des frais astronomiques de "gestion de comptes" qu'elles nous imposent, on puisse dire que nos banques actuelles méritent à nouveau le titre d'usurières. Titre que, au contraire de Bertrand de Vers et de ses confrères, les dirigeants de nos modernes organismes de crédit, soudain pris d'une pudeur chez eux bien étonnante, se refusent à accepter. )

De Vers a pignon sur rue dans Cahors. Il est respecté et bien connu pour ses talents. Son seul ennemi déclaré serait son confrère lombard, Matteo Conti, lequel se veut aussi son concurrent. Les deux hommes ne s'aiment pas et c'est un peu, entre eux, comme si chacun voulait emporter le titre de meilleur banquier non seulement de la ville mais aussi du royaume.

Alors, évidemment, lorsque d'inquiétants évènements commencent accumuler mort sur mort dans l'entourage immédiat de Bertrand de Vers, ce dernier soupçonne-t-il tout d'abord le Lombard d'en être le responsable. Mais, très vite, il comprend que Conti n'y est strictement pour rien ...

"La Chair de la Salamandre" déroule avec quelque lenteur - il est vrai qu'on ne se pressait guère en ces temps-là - une histoire qui intrigue le lecteur tout en lui faisant faire une sorte de mini-voyage au coeur du XIIIème siècle. Bourgeois aisés comme Bertrand et sa famille, petit peuple urbain toujours prêt à se rassembler et à commenter lorsque s'effondre un échafaudage ou qu'apparaît un noyé sorti de l'Olt par un obligeant ivrogne, hommes de main et gabarriers aux surnoms truculents, évêque retors s'adonnant sans retenue au péché de gourmandise, ... tous ressuscitent un âge et un art de vivre qui surprennent, font sourire, choquent ou séduisent.

Un roman qui se lit vite et bien et dont la chute surprend, c'est le moins que l'on puisse dire - et c'est aussi ce que l'on attend d'un récit à trame policière. ;o)
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