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Critique de Yendare


Cela fait longtemps que je ne passe plus qu'en coup de vent par ici, juste pour lire ou répondre à quelques commentaires. J'ai perdu l'habitude quotidienne de venir consulter mon fil d'actualité. J'ai pourtant beaucoup de temps depuis la réponse négative du CRFPA le 20 octobre, dont j'ai raté les écrits pour un 8 à la note de synthèse.

Un coup dur, je ne vous le cache pas, des centaines d'heures de travail pour un résultat décevant. Moralement ce n'était donc pas trop ça, et niveau lecture, le calme plat. Il aura fallu une masse critique et une coupure de courant de plusieurs heures en Bretagne pour que je décide de me plonger dans un roman : "Miska" d'Eva Martin.

Autant vous dire que j'espère que ce roman se vendra bien, car il m'a plu, beaucoup plu même. J'ai tout simplement adoré ce one-shot de fantasy français, dont j'ai dévoré la seconde moitié le temps d'une soirée, en ne le reposant qu'une fois la dernière page tournée et ma curiosité assouvie à 1h du matin passée. Dire que j'ai été embarqué est donc un euphémisme. Cela fait des mois qu'une lecture ne m'avait pas tenu en haleine à ce point, et encore plus longtemps pour que l'une d'elles parvienne à me garder éveillé après 23h, une heure où je suis déjà bien souvent dans les bras de Morphée.

Il faut dire qu'avec cette magnifique couverture de Sébastien Annoni, j'étais déjà à moitié convaincu. C'est d'ailleurs celle-ci plus que son résumé qui m'a donné envie de découvrir ce roman. Des voiliers, un immense navire énigmatique sur des flots visiblement agités, voilà qui promettait voyages et aventures. Pour le voyage maritime, j'ai vite compris qu'il faudrait aller voir dans un autre roman, bien que quelques passages marquants se déroulent en mer, notamment au tout début du roman, mais cela n'est pas au coeur de l'intrigue en elle-même.
Pour l'aventure en revanche, j'ai été plus que servi. Il faut dire aussi que les quelques mots sur le marque-page du roman étaient des plus prometteurs : "Des bateaux volants, un système de magie original, des anti-héros attachants, de l'humour et du style."

La promesse est amplement remplie, ce qui ne m'a pas empêché d'être surpris lors de ma lecture. Je ne m'attendais pas à ce genre de récit, ni à la violence des premières pages. Eva Martin ne prend pas de gants et n'est pas tendre avec ses personnages. Elle donne d'ailleurs très rapidement la couleur avec une première partie assez glaçante. On n'est clairement pas dans un récit où tout va bien dans le meilleur des mondes, non, on est dans un récit où deux peuples aux cultures très différentes vont violemment se confronter. L'un est envahisseur, puissant par sa technologie et ses mages à la puissance démesurée, l'autre semble démuni, incapable de faire face et contraint de voir ses terres colonisées, sa culture et son mode de vie s'effacer.

Le capitaine Dacien, soldat, et sa petite troupe de compagnons Caldéciens vont pourtant jouer les trublions et résister à ce terrible envahisseur bien décidé à s'implanter. Ils vont fonder Miska, la résistance, Miska qui signifie "dégage" dans la langue de ces étrangers. En parallèle de cette petite troupe à laquelle on finit par s'attacher au fil des pages, on découvre Azalon, Kinoshs, le peuple tentant de coloniser la Caldécie, d'abord convaincu que les Caldéciens ne sont que quelques barbares sans culture qu'il convient de civiliser.

Inutile de vous dire que la rencontre entre les deux peuples est âpre et entraîne son lot de cadavres, face à des batailles qui certes ne manquent pas d'épique, mais n'en demeurent pas moins de véritables boucheries. Pourtant, loin de tomber dans un récit manichéen entre deux peuples, c'est une histoire toute en nuance que propose ici avec talent Eva Martin, où rien n'est tout blanc ou noir, mais dans des variations de gris. Aucun peuple n'est parfait, tous deux vont commettre des horreurs, mais tous deux vont aussi tenter, via certains de leurs représentants, de sortir de cette spirale infernale de la guerre et de ses horreurs. D'aller au-delà des a priori, du désir de vengeance, avec la volonté de parvenir à une entente qui serait profitable pour tous.

Totalement captivant, touchant, parfois triste autant qu'il peut être violent, "Miska" est un formidable roman de fantasy qui ne m'aura pas laissé indifférent. Avec son intrigue haletante, des personnages haut en couleurs que l'on prend plaisir à suivre et des thématiques fortes, c'est un premier roman qui a tout pour plaire aux amateurs ou passionnés de fantasy. C'est un premier roman très réussi qui, je l'espère, sera suivi de plusieurs autres romans de l'autrice.

Merci à Babelio et aux éditions Critic pour cette très belle découverte.

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