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Critique de evergreen13


Mensonges et vérités

Excellente surprise que ce polar délicieusement british qui nous plonge dans l'Angleterre du début des années 60.
Un riche industriel d'Oxford reçoit des lettres anonymes : au début, il ne s'en formalise pas, mais lorsqu'elles deviennent plus menaçantes, il s'inquiète, d'autant que le corbeau indique que si Sir Marcus Deering « ne se rachète pas », son fils en paiera les conséquences… de sa vie. Mais de quoi Sir Marcus devrait « se racheter » ? Bien sûr, il n'est pas arrivé là, au sommet de la réussite sociale, sans avoir commis ça et là quelques petites irrégularités, ni sans avoir –peut-être- négligé quelques personnes… Mais tout de même, « se racheter », le terme est fort et non, Sir Marcus ne voit pas ce qui pourrait motiver de telles menaces… Il prévient tout de même la police qui met immédiatement le fils en question sous surveillance, si bien que la journée fatidique se passe sans que le jeune Anthony ne soit en danger. Sir Marcus peut respirer, son fils est sain et sauf. Mais c'est un autre jeune homme qui est sauvagement assassiné à quelques encablures de la belle propriété des Deering, un jardinier, un gars sans histoire, et sans rapport avec Sir Marcus n'est-ce pas ?
Voici une intrigue à tiroirs parfaitement servie par un duo d'enquêteurs assez improbable mais finalement très sympathique.
Il y a tout d'abord la policière stagiaire Trudy Loveday, cantonnée par sa hiérarchie à des taches administratives ou à celles dont personne ne veut, comme par exemple traquer des satyres dans les parcs… Trudy est intelligente (et ambitieuse), elle peut en remontrer à la plupart de ses collègues masculins. Mais en 1960, pour une femme, faire carrière dans la police semble mission impossible. Elle va finalement bénéficier d'un vrai coup de chance : le Dr Clement Ryder, le coroner, s'aperçoit que le meurtre du jardinier pourrait avoir un rapport avec la mort accidentelle d'une jeune fille, une affaire classée, remontant à 5 ans. Il a besoin d'un policier pour l'aider dans les démarches qu'il souhaite faire car, si un coroner est un officier judiciaire disposant du pouvoir d'ouvrir une enquête, ordonner une autopsie ou encore convoquer un jury, il n'a pas celui d'interroger officiellement des témoins et a besoin d'un policier en uniforme… Et le chef Jennings a une idée de génie : il va assigner Trudy au « vieux vautour », faisant ainsi d'une pierre deux coups, se débarrasser de sa stagiaire encombrante et satisfaire le coroner qu'il vaut mieux ne pas trop contrarier ! Et contre toute attente, ces deux là, la jeune policière et le coroner réputé acerbe (il est surnommé le « vieux vautour ») vont s'entendre à merveille !
Au-delà de l'intrigue (réussie) et des personnages (attachants), c'est aussi la peinture sociale de l'Angleterre du début des années 60 qui m'a intéressée. La modernité consistait à avoir un poste de radio en bakélite crème, les femmes étaient, pour la plupart, au foyer pour s'occuper de leur ménage, mari et enfants, et lorsqu'elles avaient un emploi, elles devaient se contenter de taches subalternes. le roman pointe également du doigt les inégalités sociales de cette époque.
Je lirais les suivants, sans aucun doute.

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