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Critique de AgatheDumaurier


"Monstre d'égoïsme ou femme moderne " s interroge sottement la quatrième de couverture. Ni l un ni l autre mon capitaine. Juste le portrait d une artiste de génie qui vit, comme son génie le lui impose, dans un monde parallèle où tout est soumis à son art. Mais elle n en a pas vraiment conscience. Son monde est l illusion. l'auteur connait ce monde où tout est vécu dans l optique de servir un rôle, un personnage, une intrigue, une scène, un roman. C est aussi le sien.
Et parallèlement la dépositaire de la grâce est aussi un être humain médiocre ( cf la scène d' "Amadeus" où Salieri reproche à Dieu d'avoir mis cette grâce dans le corps de ce cochon de Mozart) On suit Julie dans ses interrogations et ses petites embrouilles ( suis je trop vieille ? Suis je encore désirable? Comment me venger de mon amant ? Comment éliminer une rivale ? ) On est frappée cependant par son insensibilité. Elle essaie de ressentir, mais elle ne ressent pas grand chose. Elle doit être vide, pour pouvoir devenir tous les autres. C'est fascinant, on pense aux grands acteurs - les Français-es qui feraient mieux de se taire, les Américain-e-s à qui leurs attachés de presse ont appris à se taire, les autres...
Un portrait passionnant qui nous renvoie aussi à nos propres faux-semblants, à nos propres vides. L'insensibilité de Julie trouve son exutoire sur la scène. Celle du public, dans les passions éternelles mimées dans le spectacle. Et la réalité de la petitesse de nos esprits et de l'éphémérité de nos sentiments ? Elle est quelque part dans les pages de ce roman oublié.
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