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Critique de motspourmots


J'avoue, c'est le bandeau coloré, la photo de ces verres de vins qu'on entrechoque qui a attiré mon regard. Je n'avais jamais entendu parler d'Olivier Maulin qui a pourtant produit quelques romans. Mais ce n'est pas ma seule lacune. Ma curiosité a été récompensée, les promesses de la quatrième de couverture parfaitement tenues... Les retrouvailles est un roman qui se déguste d'une traite, un peu comme on s'installerait devant un film à suspense en se laissant peu à peu happer par la tension qui monte crescendo.

Disons qu'après avoir lu ce livre vous y réfléchirez à deux fois avant de partir à la recherche de vos vieux copains de lycée sur les réseaux sociaux. L'exemple de Laurent Campanelli, le héros de cette histoire devrait réfréner vos ardeurs. Ca semblait pourtant une bonne idée ces retrouvailles. Vingt-cinq ans que Michel d'Aubert et lui s'étaient perdus de vue. Compagnons de khâgne, leurs chemins se sont séparés lorsque Laurent a dû renoncer à la carrière universitaire qu'il ambitionnant de mener tandis que son ami a suivi la trajectoire prévue. Devenu informaticien, Laurent n'a pas oublié sa proximité d'alors avec la famille d'Aubert malgré leurs milieux sociaux totalement opposés. Et notamment avec Flore, la petite soeur de Michel et flirt de jeunesse. Lorsque Michel, retrouvé via Facebook lui propose un week-end de retrouvailles, Laurent accepte sans hésitation. Avec sa femme, Perrine et leurs deux adolescents ils rejoignent la fratrie d'Aubert dans un ancien centre de vacances d'une station de ski de Maurienne, qu'Yvon, le frère de Michel a transformé en partie en habitation. Une maison isolée, à laquelle on accède difficilement...

La réussite de ce roman c'est l'ambiance que l'auteur installe à petites touches, transformant ce moment convivial de retrouvailles en un huis-clos angoissant avant de faire virer la petite sauterie au cauchemar. Tout ceci tout en délicatesse, d'une écriture très fluide, en faisant affleurer les failles psychologiques du héros, sa vulnérabilité liée autant à un complexe d'infériorité vis à vis de cette famille bourgeoise et nantie qu'à sa frustration de n'avoir pas réussi à afficher le prestige d'une carrière universitaire. Quant au sentiment d'inachevé concernant sa relation avec Flore...

Les façades se fissurent, les apparences volent en éclat, les regards se font plus perçants... mais le lecteur n'est pas encore au bout de ses surprises.

L'auteur joue parfaitement de la complexité des sentiments, rien ne lui échappe de la nature humaine et le tableau qu'il compose ne peut qu'interpeler chaque lecteur à même de reconnaître une situation ou un ressenti. C'est très fort, un poil machiavélique. Jusqu'au K.O. final.

Peut-être pas le bouquin idéal si vous comptez partir en vacances en famille avec une bande de copains... Quoi que... ça pourrait mettre de l'ambiance.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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