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Critique de Allantvers


Un nuage sombre passe sur l'esprit à la lecture de ce recueil de nouvelles pleines de violence et de mort de Maupassant, que je suis troublée de découvrir dans ce registre.

Viol, assassinat, folie, mort du jour, infanticide, suicide : c'est toute la glauque palette de la face obscure des hommes qui est peinte ici, de manière d'autant plus troublante qu'il la moire comme il a coutume de le faire de cette plume délicatement mélancolique qui le caractérise.

La petite Roque est la première et la plus longue des nouvelles : d'une construction étonnamment moderne et d'un déroulement implacable, elle s'ouvre sur une scène de crime saisissante pour ensuite observer les affres de l'assassin hanté par son crime, jusqu'à la mort. Le génie dans cette nouvelle tient me semble-t-il au rôle joué par la nature qui par tous ses pores, rivière et frondaison bruissantes, lumière crue et nuit noire, accuse le criminel là où ses semblables n'envisagent rien de sa culpabilité.

La folie traverse plusieurs des autres nouvelles, sous les yeux cruels d'un chat noir (Misti), celle de l'amant fou de jalousie (Fou ?) ou celle en miroir de la folle devenue folle d'amour (Berthe).
Suicides (lettre d'un candidat à la mort) et La nuit (un homme s'étiole dans un Paris qui ne connaît plus le jour) finissent de rendre le lecteur totalement neurasthénique, avant de réveiller sa compassion horrifiée devant les raisons qui ont poussé Rosalie Prudent à l'infanticide.

Le titre complet du recueil : « La petite Roque et autres contes noirs » dit bien ce qu'il est : un parcours éprouvant, servi par le format redoutablement efficace de la courte nouvelle. Une noire pépite !
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