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Critique de Doralex72


Julius Levy n'est pas issu d'une famille aisée. C'est d'ailleurs tout à fait l'inverse. Quand il est enfant dans les années 1870, il suit son grand-père et sa mère sur les marchés où ils sont forains. Sa famille maternelle méprise purement et simplement son père, Paul Levy, qu'il traite de fainéant juif. Mais voilà, l'invasion prussienne et la guerre de 1875 oblige Julius et ses parents à quitter la région parisienne. Après que Paul se soit débarrassé de sa femme qui le trompait, il part avec son fils adolescent en Algérie. Là-bas, Julius va se former intellectuellement – auprès d'un rabbin – et sexuellement – en fréquentant les prostituées.
Petit à petit, le jeune garçon va s'endurcir et donner naissance à un jeune homme froid, calculateur et absolument imbu de sa personne. Plutôt antipathique, rien ni personne ne résiste à Julius qui mène sa carrière d'une main de maitre. En Angleterre il fait fortune et est bientôt propriétaire d'un café-restaurant réputé. Il est enorgueilli de sa réussite professionnelle et personnelle : son mariage ne lui apporte pas de réelles joies mais sa plus grande réussite, son chef d'oeuvre, c'est sa fille, Gabrielle. Et pourtant, c'est sa fille qui sera la cause de sa disgrâce.
Dans ce roman, Daphné du Maurier nous conte le parcours de Julius Levy, personnage exécrable et qu'on aime détester, sans foi ni loi, qui se hisse des allées sombres des marchés aux salons cossus d'un hôtel particulier où s'active une armée de domestique. Sa réussite est insolente, presqu'autant que son irrespect et son irrévérence.
Paru en 1933, le livre est quasiment introuvable et il vous faudra probablement avoir la main heureuse pour tomber sur un vieil exemplaire. Cette lecture ne revêt aucun suspens mais elle est une très belle étude de personnalité. Elle nous expose comment un homme a pu se faire tout seul avant de dégringoler.
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