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Critique de LireEnBulles


MAYBE est un duo de mangaka dont le premier manga Dusk Maiden of Amnesia (Tasogare Otome × Amnesia) est paru en 2008 chez Square Enix avant d'arriver en France aux éditons Kana en 2014, pour une durée de 10 tomes. En 2014, ils lancèrent deux nouvelles séries, toujours en cours, To the Abnadonned Sacred Beasts (chez Pika) et Tales of Wedding Rings (mes avis en cliquant ici) chez Kana dans la collection Dark Kana. À noter que pour Dusk Maiden of Amnesia, adaptation animée de douze épisodes produite par le studio Silver Link a été diffusée d'avril à juin 2012, et reste inédite en France.

Dusk Maiden of Amnesia a pendant très longtemps fait partie de ces mangas que je souhaitais découvrir. Et c'est finalement quelques années après la fin de sa publication en France que je me suis décidée à tenter l'aventure. MAYBE est donc un duo de mangaka que j'ai découvert avec Tales of Wedding Rings l'une des séries encore en cours de publication. Fort de mon ressenti positif sur cette aventure très fantaisy, j'ai voulu découvrir ce que le binôme pouvait donner dans l'horrifique.

L'histoire est celle de Yûko Kanoe, une lycéenne aux long cheveux bruns magnifiques qui est aussi normale que vous et moi. Enfin, presque… En réalité, Yûko est un fantôme qui erre depuis de très longues années dans un lycée privé sans savoir ce qui a bien pu lui arriver avant sa mort. Teiichi Niiya, lycéen dans l'établissement connaît les très nombreuses légendes urbaines autour du spectre d'une jeune fille, sans savoir s'il peut y croire ou pas. C'est alors que sa rencontre avec Yûko va tout changer, puisque sans se l'expliquer il est le seul à pouvoir la voir et l'entendre, à la grande surprise de Yûko ! Teiichi va alors tout faire pour découvrir ce qui a conduit à la mort de Yûko, et les événements surnaturels ayant lieu dans l'enceinte de l'établissement. Mais peut-il faire confiance à Yûko ? Est-elle aussi innocente qu'elle n'y paraît ?

Le premier tome pose les fondations de l'intrigue en débutant par la rencontre des deux adolescents, le timide et introverti Teiichi, et la joviale et malicieuse Yûko. Si leur complicité est quasi instantanée, le mystère lié à la demoiselle dont la tenue d'écolière trahie d'une autre époque est très présent. L'intérêt de ce premier tome se trouve dans cette relation justement puisque l'on se surprend très vite à adorer voir nos deux nouveaux amis discuter. Cette relation amicale possède quelques sous-entendus pour plus si affinité, mais pour le moment ce n'est que du simple « teasing », et c'est un très bon choix. L'autre point positif est que le récit évolu dans une atmosphère assez sombre, notamment avec le côté surnaturel attaché au personnage de Yûko. En décidant de découvrir le passé de Yûko, le jeune homme ne se doute pas qu'il va commencer à déterrer des choses pas très nettes pour ne pas dire de plus en plus terrifiantes. Il sera assez vite rejoint par une autre camarade, Momoe, venue chercher de l'aide auprès du “club d'enquête sur les phénomènes étranges”… dont Teiichi est le seul membre officiel (Yûko aussi mais Momoe ne la voit pas). Si dans ce premier tome, les investigations que mène le garçon semblent ne pas avoir de lien entre elles, il faut savoir qu'elles trouveront toutes leurs importances dans la suite.

Et c'est suite que donne-t-elle justement ? Eh bien, dans le tome 2 de Dusk Maiden of Amnesia les choses s'accélèrent doucement avec l'arrivée d'un nouveau personnage, Kirie, sans que cela semble de trop. le fait que nos mangakas intègrent un nouveau protagoniste au récit permet de me pas tomber dans la redondance que pourraient amener les diverses enquêtes. Si la part d'horreur et de légendes urbaines étaient simplement saupoudrée ici et là dans le tome 1, le tome 2 met les pieds en plein dedans, et on se prend au jeu de douter de chacun des personnages, mais surtout de Yûko. Elle a beau apparaître aux yeux de Teiichi comme une lycéenne au regard hypnotisant et à la peau aussi blanche que la soie, elle n'en reste pas moins un fantôme ou simplement un cadavre en putréfaction !

Le scénario de MAYBE prend également le temps d'intégrer de l'humour notamment durant les échanges entre les différents personnages, nous permettant de sourire de temps en temps. L'aura de mystère entourant la mort de Yûko ne cesse d'évoluer au fil des pages, rendant la lecture très dynamique et palpitante. Si dans Tales of Wedding Rings le dramatique n'était pas réellement là, Dusk Maiden of Amnesia en est rempli. En effet, la situation de Yûko et son amnésie permet de rendre le personnage sympathique et touchante aux yeux du lecteur. Entre ses pensées, ses difficultés face à sa vie de vivante oubliée, la jeune femme n'est en réalité qu'une âme en peine n'arrivant pas trouver le moyen de quitter le monde des vivants et passer de l'autre côté. Après tout, si nous étions dans sa situation ne pouvant rien faite d'autre à part errer dans but et sans avoir de contact avec quelqu'un, ne serions-nous pas aussi perdu qu'elle ?

Le graphisme de nos mangakas fait partie du style que j'affectionne particulièrement, mais que je ne pourrais pas voir chez un autre dessinateur tant il est pour moi l'identité propre du genre de MAYBE. La sensation de narration horrifique est appuyée par visages aux mimiques inquiétantes, les regards sombres et glaçants, que le duo arrive à retranscrire parfaitement. le chara-design des personnages, notamment celui de Yûko, joue très bien avec le côté sensuel et angoissant qu'elle peut dégager. Comme pour Tales of Wedding Rings, le fan service est présent mais reste très modéré. Par exemple, lors d'une scène de douche, le corps féminin sera plus mis en avant de façon artistique que racoleur. Enfin, cela n'engage que mon avis de femme…

L'édition de Kana est un bon exemple de travail d'édition. La jaquette est de qualité et les couvertures japonaises sont réellement mises en valeur. La sobriété qu'apporte la palette de couleurs sombres contribue à cet aspect lugubre mais attirant du titre. La traduction de Thibaud Desbieff (Après la pluie, Bonne Nuit Punpun, Dead Dead Demon's Dededededestruction) ne comprend aucune coquille et retranscrit bien le style de MAYBE. Notons que l'édition française propose une page couleurs recto verso à chaque début de tome.

En conclusion, comme lors de sa sortie à l'été 2014, Dusk Maiden of Amnesia est un titre que l'on se doit de découvrir en ayant les deux tomes sous la main. le premier tome est avant tout une introduction dont l'histoire parait quelque peu brouillonne, mais dont le tome 2 laisse entrevoir une histoire d'esprit aux ramifications plus profondes qu'elles n'y paraissent. Visuellement c'est très beau, énigmatique et sensuel. Un récit qui vaut la peine qu'on le découvre !
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