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Critique de LaBiblidOnee


Ce sont deux très beaux objets que m'ont gentiment proposé de lire Babelio et les éditions Monsieur Toussaint Louverture : Blackwater tome 1 La crue, puis tome 2 La digue. Pour me décider, après la quatrième de couverture alléchante mais énigmatique, je lis les 2O premières pages offertes en extrait avant d'accepter. Et là, je succombe totalement au prologue qui nous plonge dans une ambiance d'inondation nimbée de mystère : En 1919, deux hommes parcourent en barque les rues du village inondé de Perdido. Nous naviguons ensemble sur de jolies descriptions à hauteur de fenêtres d'habitations désertées, et débusquons une survivante oubliée au dernier étage d'un hôtel, que nous nous empressons de secourir. Nous, c'est Oscar, un notable du village, et son employé Bray. D'emblée, celui-ci se méfie de cette drôle de femme dont il trouve l'apparition étrange. Très vite, nous nous apercevrons que les phénomènes qui l'accompagnent ne le sont pas moins. Alors je me jette à l'eau et accepte de lire en avant première les deux premiers tomes de cette série de 6, inédits en France, car j'ai hâte de poursuivre cette histoire.


A peine reçus les deux tomes, je m'émerveille tout d'abord du soin apporté à l'univers sublime de la couverture, qui nous signifie bien que l'on rentre dans un monde à part, fantastique, presque ésotérique… Puis je me dépêche de rejoindre à la nage les personnages là où je les avais laissés : sur le canal du retour qui les mène à la maison d'Oscar et de quelques autres, relativement épargnés par la crue et qui hébergent le reste du village. L'arrivée d'Elinor, la mystérieuse inconnue, continue d'intriguer autant le lecteur que la communauté. Contrairement aux autres, elle ne semble pas avoir peur de l'eau. Elle paraît même la contrôler, parfois. Et puis cette apparence étrange qu'elle prend pendant ses bains dans la rivière Perdido, dont l'eau est de la même couleur que ses cheveux si rouges… Sa peau est comme transformée, et ses yeux… Mais c'est sûrement un effet d'optique dû à la déformation et au miroitement de l'eau. Bientôt pourtant, Ellinor divisera la communauté : ceux qui sont sous son charme sembleront protégés, les autres seront comme maudits. Mais c'est lorsqu'elle séduira Oscar que la guerre commencera réellement. Elle affrontera alors directement la femme la plus importante de la vie d'Oscar : Sa mère. Or à Perdido, si la plupart des métiers sont exercés par les hommes, ce sont les femmes qui tirent les ficelles, contrôlent les hommes, affirment leurs volontés par tous les moyens mis à leur disposition, et ce déjà bien avant ce droit de vote qu'elles viennent d'obtenir : colères, manipulation, chantage affectif, des méthodes bien rodées qui ont fait leur preuve pour régir autant les vies privées que la vie publique. Jusqu'ici. Parce qu'avec Elinor, dont les hommes sont sous le charme, les femmes ont trouvé une rivale à leur taille. Et même peut-être bien plus machiavélique et puissante… Comme le prouve la fin étonnante de ce premier tome !


Si l'enjeu de ce tome 1 était d'asseoir l'autorité familiale d'Elinor, l'enjeu du deuxième paraît axé sur le projet communal de construction d'une digue, dont Elinor ne veut pas puisqu'elle perturbera sa chère rivière… Et quand Elinor veut ou ne veut pas quelque chose, elle se bat ! Je vous en dirai plus bientôt puisque j'ai dévoré ce premier tome d'un seul coup, sans pause, en une soirée. Je n'ai donc plus qu'à poursuivre avec le 2. Moi qui m'attendais à une écriture un peu gothique, comme dans Gormenghast, je l'ai trouvée en réalité extrêmement fluide, ce qui rend l'histoire facile d'accès à tout le monde. Par ailleurs, le fait que les phénomènes se rapprochant du surnaturel soient très légers permet aux gens terre à terre comme moi d'apprécier l'histoire et de se prêter au jeu des personnages sans se sentir perdus ni dépassés. C'est peut-être ce qui m'a le plus surprise finalement : Je m'attendais à un univers bien plus complexe et je l'ai trouvé très simple et facile d'accès. du coup sans m'avoir subjugué pour la richesse de son style ou la profondeur de ses personnages, il pourra divertir le plus large public comme il l'a fait avec moi. J'ai d'ailleurs lu que c'était précisément ce que recherchait l'auteur : « J'écris pour que les gens prennent du plaisir à lire mes livres, qu'ils aient envie d'ouvrir un de mes romans pour passer un bon moment sans avoir à lutter ». Eh bien mission réussie Monsieur Michael McDowell, car c'est exactement ce que j'ai ressenti ! J'attends de voir si le deuxième continue sur cette lancée ou s'il se complexifie… En tout, il y aura six tomes qui paraîtront d'avril à juin à raison d'un volume tous les 15 jours, en format poche : To be continued !
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