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Critique de Kirzy


Blackwater, épisode III.

Je suis toujours autant subjuguée par la beauté des couvertures au style rétro-vintage reprenant l'esthétique des cartes de tarot. Chaque couverture est emplie d'éléments qui sont autant de signes révélant l'intrigue. C'est en refermant la dernière page qu'on en goute toute la pertinence. Cette fois, une maison aux vitres brisées tient la vedette au diapason du titre, des balles d'arme à feu, des têtes de morts, un squelette dans une drôle de position, entre autres ... le jeu de pistes peut démarrer, sur fond de Grande Dépression de 1929, l'auteur gérant parfaitement le temps qui passe.

Cet opus confirme à quel point cette saga-feuilleton m'a ferrée. C'est avec un plaisir proche de la jubilation que j'ai retrouvé tous les ingrédients appréciés dans les deux tomes précédents à commencer par ses personnages marquants. Ici entrent réellement en scène les deux soeurs opposées polaires, Frances et Miriam, éduquées en rivales chacune dans une maison différente. Evidement, les manigances et affrontements entre la matriarche Mary-Love et sa toujours aussi énigmatique belle-fille Elinor restent au coeur du récit. Leur duel au sommet voit ses cartes rebattues par une résolution très inattendue. Elinor est vraiment un formidable personnage, d'autant plus que, si on commence à mesurer ses nature et puissance, on est encore très loin de cerner ses motivations profondes.

Mais ce que je préfère le plus dans ces Blackwater, ce sont leurs touches fantastiques et horrifiques, subtilement dosées, suffisamment rares pour être attendues et guettées. Et là, elles sont exceptionnelles marquantes, parvenant même à se renouveler entre une mort explicitement une des plus terribles rencontrées en littérature et une penderie qui émane une lumière surnaturelle après avoir terrifié le petite Frances …

« Et voilà qu'elle était face à la porte de la pièce tant redoutée, sans avoir pris conscience que ses pas l'y avaient mené. Doucement, elle tourna la poignée et jeta un oeil à l'intérieur. Comme à son habitude, la chambre était sombre et fraîche. L'air paraissait stagner. Ça sentait le vieux – plus que dans aucune autre maison de Perdido. Pour la petite fille, ça sentait comme si des générations entières de Caskey étaient mortes là-dedans. Comme si, décennie après décennie, des femmes Caskey avaient accouché d'enfants mort-nés dans ce lit ; qu'une lignée ininterrompue de maris Caskey avaient assassiné leurs épouse adultères et les avaient cachées dans l'armoire ; comme si cent squelettes à la chair en putréfaction et aux haillons moisis avaient été entassés dans la petite penderie et s'entrechoquaient, parmi les plumes et les fourrures. Pour la première fois, elle remarqua que la pendule sur le manteau de la cheminée avait été remontée, égrenant son lugubre tic-tac. Elle s'apprêtait à refermer la porte lorsque la pendule sonna le quart d'heure, tel un appel. »

On sent tellement que Michael McDowell s'amuse qu'il nous entraine dans le jeu avec délectation. A suivre ...


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