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Critique de jeandubus


« Les papiers de Tony Veitch »

La grande révélation et la pure essence (parfois plombée) du polar qu'est William McIlvanney nous repasse les plats avec les mêmes personnages que dans « Laidlow ».
L'inspecteur a un an de plus (mais le livre est publié en 1983 soit 6 ans après le tome 1) et s'occupe de deux morts suspectes en but aux rebuffades – comme c'est original- de sa hiérarchie.

Eck l'indicateur avale de l'Herboxy mélangé à du vin, Paddy décède violemment.

Laidlow enquête malgré tout sous les sarcasmes. Vêtu notamment d'un polo rouge, d'un pantalon noir et d'une veste en jeans (bonjour l'élégance), il évolue dans le même jeu de l'oie que dans l'épisode précédent en s'arrêtant systématiquement dans les cases « bar » du jeu pour siroter ses whiskies à l'eau.

De la même façon on s'enferme dans une ville jusqu'à la résolution. Glasgow est d'une urbanité bien pâlotte, et des truands gros rouleurs de caisse ne constituent pas une classe sociale en soi. Pour le coup le rapprochement de Tony Veitch, riche, jeune et brillant sujet,
révolté et honnête, avec la pègre et ses tentacules sournois ,apparait bien improbable et l'énigme (puisqu'il y en a une cette fois ci) pèche par manque de réalité voire de réalisme.

Du contexte politique il n'est toujours pas question alors qu'à l'époque la dame de fer faisait salement grincer ses boulons et ceux de ses navires. La misère sociale n'est en somme qu'un détail, pas une réalité quotidienne pour l'Ecossais moyen qui vit de ses coutumes et de sa fierté revendiquée. Quant à l'Irlande dont Laidlow est en principe originaire côté maternel (à découvrir dans le troisième opus « étranges loyautés) il n'en est pas non plus question alors que les bombes explosent à Dublin et les grévistes de la faim pourrissent dans les prisons dès 1981). le parti pris est plutôt déconcertant et demande une explication.

Loin de toutes ces contingences et enfermé dans sa chère cité, Laidlow se débarrasse de sa femme (qui ne supporte pas ses horaires) et de ses rejetons au profit de sa maîtresse, ce qui semble bien téméraire si l'on veut créer une série littéraire. A supprimer tout le monde, il prend le risque de tourner court (à l'instar de la famille d'Erlandur d' Indridason, ou de la nièce de Scarpetta….). Restent Harkness et Milligan fidèles à eux même et fidèles au poste (de police), pour maintenir le fil. de fait ce sont plutôt les malfrats qui assurent le lien et la permanence.

D'Erlandur, d'ailleurs, Laidlow a les tics et les humeurs (En 1977 Indridason avait 15 ans). Tenace, « bouillant froidement » il ne lâche pas son os mais perd pied dans des considérations accessoires.
Autour de la page 200, même baisse de régime que dans l'épisode précèdent et puis, la fin qui est à l'image de Tony Veitch, déclassée.
Sympa pourtant ce Tony qui sans jamais entrer directement dans le récit réussit à se faire aimer.

Ce roman prépare-t-il à « Etranges loyautés » le troisième épisode ?

Non.
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