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Critique de fnytobs


Entre 1975 et 1977, le journaliste John McPhee a effectué 4 longs séjours en Alaska desquels il a tiré des récits pour le magazine New-Yorker, regroupés ensuite sous le nom de Coming into the country (En Alaska en version française). Contrairement à chez nous où il semble être passé inaperçu, le livre a rencontré un grand succès aux Etats-Unis et il est devenu un classique de la non-fiction et du nature writing.

Le livre se découpe en 3 chapitres : le 1er orienté nature writing raconte une descente en kayak sur une des nombreuses rivières d'Alaska par John McPhee et quelques compagnons d'aventure. C'est le Wild tel qu'on l'imagine : beau, sauvage et dangereux (les rencontres avec les grizzlys sont fréquentes sur une rivière gorgée de saumons). le 2nd chapitre relate le travail d'une commission d'experts nommés pour choisir une nouvelle capitale d'Etat en remplacement de Juneau (32 000 habitants). Ils visitent différents sites sensés pouvoir accueillir une nouvelle ville mais finalement Juneau restera la capitale de l'Alaska malgré son éloignement d'Anchorage, la ville la plus peuplée de l'Etat avec ses 300 000 habitants.

Enfin, le 3ème et dernier chapitre est le plus intéressant et aussi le plus dense (les 2/3 du livre). Au cours de ses différents séjours, McPhee est allé à la rencontre de ceux qui bravent cette nature aussi riche qu'hostile dans les environs de la petite ville D Eagle : trappeurs, prospecteurs, autochtones ou ceux qui font revivre la conquête de l'Ouest en s'appropriant des terres vierges pour y construire une modeste cabane en rondins. Tous racontent leur vie dans l'Alaska des 70's, qu'ils soient là pour l'appât de l'or (jaune ou noir) ou pour la vie sauvage. Même une ville de quelques centaines d'habitants est ressentie comme trop urbaine par les plus extrémistes d'entre eux. Ils se sentent plus en sécurité dans leur cabane en rondins perdues au milieu des bois avec des loups et des ours qui rôdent que dans ce qu'ils appellent de façon péjorative « la Ville ». Les habitants de l'Alaska ne sentent globalement pas Américains, ils nomment d'ailleurs les autres Etats fédéraux, les « 48 d'en bas » pour bien souligner leur isolement géographique et culturel. Beaucoup sont venus trouver une autre façon de vivre, loin de la civilisation et du capitalisme galopant.

Mais le gouvernement fédéral a bien compris que cette terre regorge de richesses et si auparavant la terre était libre, on pouvait construire une cabane où on voulait, à partir des 70's la législation fédérale a imposé des règles et surtout a demandé des comptes au grand désarroi des habitants présents depuis longtemps sur ces terres sauvages qui ont vécu cela comme une forme d'atteinte à leur liberté.

Quarante ans plus tard, le débat n'est plus vraiment de savoir si les habitants de l'Alaska peuvent ou non s'approprier des terres loin de la civilisation mais plutôt comment préserver cette nature sauvage qui subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique.
Lien : https://fromnewyorktobigsur...
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