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Critique de annie


1933 - Orpheline de mère en 1810, née 28 prairial de l'An XI au village de Kerordevin en Plouhinec, c'est à dire le 17 juin 1803,
dans un petit hameau tout près de Lorient dans le Morbihan, Hélène est placée à l'âge de 7 ans, comme domestique dans un presbytère, sur la recommandation d'une tante.

Si cela nous paraît bien jeune, n'oublions pas qu'à l'époque les enfants de paysans travaillaient déjà dans les champs, et qu'être placée ainsi, auprès d'un curé, était en quelques sorte un "avancement".

En 1833, elle est placée chez le vicaire de Guern, où 7 personnes vont périr... on pense à une épidémie de choléra, elle est considérée comme une miraculée, mais portant la poisse. de 1834-1841 elle va faire différentes place, comme cuisinière à Bubry, Auray, Locminé, Pontivy, Hennebont, Lorient, où 40 personnes vont succomber.

En 1841, encore un décès, celui d'une femme de chambre à l'hôtel du Bout du Monde où elle a trouvé du travail. Elle se calme un peu entre 1841 à 1849, se contentant de voler...

Enfin en 1850, elle arrive à Rennes et est employée comme cuisinière chez un avocat et professeur de droit, M. Théophile Bidard de la Noe. Peu de temps après son arrivée Rose Tessier, femme de chambre, meurt dans d'atroces souffrances.

Sa remplaçante, Françoise Huriaux, tombe à son tour malade, et ne devra son salut qu'à sa mère venue la reprendre pour la soigner.

La troisième, Rosalie Sarrazin, n'aura pas cette chance et décédera à son tour dans les plus brefs délais.

On se demande bien comment elle n'a pas été découverte plus tôt. Il y a bien eu quelques soupçons, mais la bonne Hélène était si prévenante auprès de ses malades, les veillant jours et nuits. Il semble tout de même que son dernier employeur, qui voulait la renvoyer, ait pensé qu'il était lui-même en danger, Rosalie est morte en mangeant le plat de petits pois cuisinés pour lui.

Une autopsie sera pratiquée sur les trois dernières victime, et l'on trouvera de l'arsenic. Il semble bien qu'à l'époque, il était facile de s'en procurer, ne serait-ce qu'avec la "mort au rat" ou le papier tue-mouches que l'on trouvait partout. Et si elle l'avait acheter, aucun pharmacien n'est venu le confirmer lors du procès.

Le procès d'Hélène s'ouvre à Rennes, devant la cour d'assise d'Ille et Vilaine, le 6 décembre 1851. Personne n'a le moindre doute au sujet du jugement final, les preuves contre l'accusée sont tellement accablantes que la condamnation ne peut être qu'une formalité. Même les témoins cités par la défense, Maître Magloire Dorange, l'enfonceront encore un peu plus.

L'acte d'accusation se fera sur la base de 3 meurtres, 3 tentatives de meurtres et des vols domestiques, pour les autres cas, 36 meurtres dont celui de sa propre soeur, sur une période de 18 ans, manque de preuves, et délits prescrits.

Maître Dorange plaide la folie, mais Hélène n'avoue pas, il n'y aura pas de grâce malgré son cancer, la condamnation à mort est prononcée et exécutée au Champs de Mars à Rennes, un jeudi matin de l'an 1852, le 26 février par une aube blafarde.

Je dirais... un roman passionnant, sauf que, ce n'est pas un roman, mais un fait divers.
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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