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Critique de oran


Albert Memmi aurait eu cent ans cette année. Il nous a quitté le 22 mai dernier…
Héritier d'une triple culture juive, tunisienne et française, Albert Memmi entre en littérature en 1953 avec LA STATUE DE SEL, une magistrale autobiographie romancée. Il y raconte ses tourments engendrés par une identité morcelée, douloureuse à porter, à assumer, celle d'un jeune garçon déchiré entre des traditions familiales surannées , confronté à des cultures antagonistes, poursuivant de brillantes études malgré un environnement défavorable , devant faire face à la discrimination sociale - sa famille est pauvre , le père est malade , la fratrie nombreuse- à la ségrégation raciale imposée par la France en Tunisie, un jeune n'arrivant pas à trouver sa place sur sa terre natale, la Tunisie . Ce roman est remarqué Camus qui en relève la faconde originalité, il le préface ,
Voici un écrivain français de Tunisie, qui n'est ni français ni Tunisien, c'est à peine s'il est juif, puisque dans un sens il ne voudrait pas l'être. le curieux sujet du livre, qui est aujourd'hui offert au public, c'est justement l'impossibilité d'être quoi que ce soit de précis pour un juif tunisien de culture française.
Dans cette introduction, il souligne aussi les difficultés, les ambiguïtés de vivre en terre coloniale « Nous, Français et indigènes d'Afrique du Nord, nous restons ainsi ce que nous sommes, aux prises avec des contradictions qui ensanglantent aujourd'hui nos villes et dont nous ne triompherons pas en les fuyant mais en les vivant jusqu'au bout »
C'est un récit tantôt drôle, tantôt poignant , mais aussi agressif, violence qui traduit parfaitement le ressenti d'Albert Memmi.

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