Satanas

Il pose ses mains sur les hanches d’Irene, il sent son sperme jaillir par vagues, plusieurs jets abondants et généreux. Il crie :
"Je t’aime, Irene, je t’aime…
– Mon amour, mon cœur…" dit-elle en atteignant l’orgasme.

— Mon amour, je ne tiens plus, dit Irene d’une voix tremblante.
— Attends, on va jouir ensemble », propose le prêtre, le visage contracté et couvert de sueur.

Le père Ernesto se retient, sort sa verge et dit à Irene :
« Retourne-toi. »
Elle se met à genoux, pose les mains à plat sur le drap, au bord du lit, et lui répond d’une voix agitée :
« Oui, ça m’excite comme ça, mon amour… »
Il la pénètre de nouveau et les gémissements d’Irene montent d’un ton, éclatant contre les murs de la chambre.

Le prêtre caresse son pubis, comme s’il passait ses doigts dans le pelage hirsute d’un animal sauvage. Finalement, Irene lâche un cri de plaisir, frissonne quelques secondes avant de se figer, les yeux fermés, immobile, comme si elle venait de mourir.

« Irene… »
Elle sent son membre rigide, emprisonné entre leurs ventres, excité, sur le point d’exploser. Il se met sur le côté et caresse le sexe d’Irene du doigt, l’introduit entre les lèvres de son vagin, peu à peu, de haut en bas, avec régularité, prenant bien soin de ne pas lui faire mal.

Comme une ultime humiliation, il remarque en refermant la porte qu’une forte érection se dresse sous son pantalon, de manière honteuse, malgré lui.

– Le morceau de chair qui pend entre tes jambes te donne du fil à retordre, hein ?
– Tais-toi !
– C’est comme ça que tu portes atteinte à ta foi, non ? Petit cochon lubrique…
– Je t’ai dit de te taire !
– Petit cochon… »

— Écoute, Ernesto, dans notre sacerdoce, nous sommes confrontés jour et nuit à des fanatiques, des mystiques, des bigots qui passent leur temps à voir la Vierge dans leur salle de bain, leur jardin ou leur bol de chocolat le matin. À des gens qui ont un penchant pour la superstition, des illuminés pour certains, des petits malins pour d’autres.

"Souvenez-vous, père Ernesto, que tous les hommes sont égaux aux yeux de Dieu, lui a dit son supérieur direct.
— Vous savez très bien, mon père, que les démunis sont plus désemparés que les autres", a-t-il répondu.

— [...] Le jour de l’enterrement, ma femme m’a dit : “C’est toi qui les as tués, tu m’as laissée orpheline.”
— Ce sont des choses qu’on dit lorsqu’on se sent impuissant, mon fils, sous le coup de la colère et de l’énervement.